Programme SNAP Comment inciter les Américains à acheter plus de fruits et légumes ?

Promouvoir les marchés de producteurs locaux pour une alimentation saine et durable

promouvoirAcheter ses aliments sur des marchés de producteurs locaux représente une bonne opportunité pour avoir accès à des aliments frais et sains produits localement. Cela peut être également un moyen pour augmenter la consommation de fruits et légumes (F&L) et améliorer globalement l’alimentation, ce qui permettrait un meilleur contrôle du poids et réduirait les risques de maladies chroniques.

Cette étude a évalué l’impact d’achats effectués sur des marchés de producteurs locaux sur la consommation de fruits, de légumes et de boissons sucrées, chez les consommateurs à faibles revenus. Nous avons également étudié, chez ces consommateurs, les freins et leviers relatifs aux achats sur les marchés locaux.

Une enquête essentiellement quantitative chez 205 participants SNAP

Entre avril et juillet 2013, 205 participants au programme d’aide alimentaire SNAP (Supplemental Nutrition Assistance Program) ont complété une enquête quantitative de leurs achats alimentaires. Si le programme SNAP devait au départ combattre la faim et améliorer l’état de santé chez les Américains à faibles revenus, les participants SNAP ont actuellement une alimentation de moindre qualité que les non-participants de même niveau de revenus. Cette étude a été réalisée dans le comté de Pitt lors de l’évaluation d’une initiative publique de transformation communautaire en Caroline du Nord. Elle visait à augmenter les achats des résidents de Caroline du Nord sur les marchés de producteurs locaux.

L’enquête quantitative portait sur : la fréquence d’achats sur les marchés de producteurs locaux, la connaissance des marchés, l’accès aux marchés, les freins et les leviers aux achats, les comportements alimentaires et l’indice de masse corporelle (IMC).

La fréquence d’achats sur les marchés locaux a été déterminée en précisant si les achats de F&L avaient été effectués sur des marchés locaux, dans des programmes communautaires agricoles, sur des stands de bord de route ou lors des cueillettes à la ferme. La connaissance des emplacements des marchés a été évaluée. Les accès aux marchés ont été identifiés grâce à une application Google tandis que les freins et les leviers ont été déterminés grâce à une liste de choix. Les participants avaient la possibilité d’ajouter d’autres freins à cette liste s’ils le souhaitaient. Les consommations de F&L, de boissons sucrées et de produits de restauration rapide ont été mesurées afin d’évaluer les comportements alimentaires. Finalement, l’IMC a été calculé selon le poids et la taille indiqués par les participants.

Quel profil chez les participants ?

L’âge et l’IMC moyens étaient de 37,5 ans et 32,4 kg/m2 respectivement. Trois-quarts des participants étaient Afro-Américains, dont 84% de femmes et 56% avaient obtenu au moins le bac. Au cours des 12 derniers mois, 43% avaient effectué des achats sur un marché de producteurs locaux ou un stand. La consommation moyenne de F&L était de 4,0 portions par jour : 4,7 portions chez les personnes fréquentant les marchés et 3,6 portions chez celles ne les fréquentant jamais.

5 Freins et 5 leviers principaux aux achats sur les marchés locaux Les participants ont rapporté cinq freins et cinq leviers principaux aux achats directs sur les marchés locaux (tableau 1).

Le frein le plus cité était le refus des coupons SNAP/cartes EBT sur les marchés (Tableau 2).

Il existait un lien positif entre la consommation de F&L et les achats sur les marchés locaux, suggérant que ces achats étaient liés à une plus forte consommation de F&L et probablement à une meilleure alimentation globale.

Objectif : faciliter les rencontres directes entre producteurs et consommateurs

En déterminant ces freins et ces leviers, nous avons pu identifier ce qui faciliterait les « rencontres directes entre producteurs et consommateurs ».

D’autres actions doivent être entreprises pour améliorer l’accès financier, social et géographique aux marchés locaux ; ce qui aurait un impact positif aussi bien sur la qualité de l’alimentation des résidents que sur les revenus des agriculteurs locaux.

Stephanie B. Jilcott Pitts
Département de Santé Publique, Ecole de Médecine Brody, Université de l’Est de la Caroline du Nord, Greenville, ETATS-UNIS
Jilcott Pitts SB, Wu Q, Demarest CL, Dixon CE, Dortche CJ, Bullock SL, McGuirt J, Ward R, Ammerman AS. Farmers’ market shopping and dietary behaviours among Supplemental Nutrition Assistance Program participants. Public Health Nutr. 2015 Sep;18(13):2407-14.
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