Fruits et légumes & santé mentale

Édito

La somme des parties est plus grande que l’ensemble…

Partout dans le monde, la dépression est une cause majeure d’invalidité. L’impact de l’alimentation sur la santé mentale suscite de plus en plus d’intérêt.

Dans ce nouveau numéro sont présentées deux études qui examinent la relation entre les modes alimentaires, identifiés par des méthodes factorielles, et la présence de signes dépressifs dans un grand échantillon d’adultes. Ces deux études montrent que des régimes riches en aliments industriels, sucres et farines raffinées, sont associés à des niveaux plus élevés de symptômes dépressifs.

Au contraire, l’étude Britannique montre qu’une alimentation saine, caractérisée par une forte consommation de légumes, de fruits et de poisson, est associée à de moindres symptômes de dépression. En revanche, l’étude Australienne n’a retrouvé aucun effet protecteur de l’alimentation. Ces deux études sont cependant limitées, car elles sont transversales et on ne peut éliminer une causalité inverse.

Néanmoins, tel qu’expliqués dans la synthèse, ces résultats sont biologiquement plausibles. La dépression serait plus prévalente chez les personnes ayant de forts taux plasmatiques d’homocystéine. Les folates et autres vitamines du groupe B, qui se trouvent dans les légumes verts à feuilles et les céréales complètes, peuvent réduire l’homocystéine plasmatique. Les omégas 3, acides gras polyinsaturés à longue chaîne des poissons gras, jouent un rôle majeur dans le fonctionnement et la structure du cerveau. A l’inverse, une alimentation riche en glucides serait associée à une altération de l’humeur.

Une alimentation associant des légumes, des fruits et du poisson, apportant ainsi une variété de nutriments, pourrait contribuer à un mieux-être. Comme on le note souvent en nutrition, la somme des parties est plus grande que l’ensemble.

Pascale Barberger-Gateau
INSERM U897 Université Victor Ségalen Bordeaux 2 France
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