Cuisiner et consommer les fruits et légumes : une priorité en Amérique latine soutenue par l’OMS

Édito

De toutes les recommandations nutritionnelles, il en est une qui sort du lot: quasiment toutes les populations, communautés, familles et individus amélioreront leur santé et leur bien-être, tout en se protégeant contre l’obésité et les maladies chroniques, en augmentant leur consommation de fruits et légumes frais ou peu transformés.

L’objectif d’en consommer « 5 par jour », bien que largement au dessus de la moyenne nationale de n’importe quel pays, reste très modeste. Veuillez bien noter ce qui suit: les légumes et les légumineuses sont, et devraient être, une part importante des repas principaux tandis que les fruits, bien que disponibles, sont plutôt consommés lors des collations.

Dans cette série d’excellents articles, Enrique Jacoby explique pourquoi les programmes d’éducation et d’information constituent un volet essentiel des campagnes efficaces pour augmenter la consommation de fruits et légumes. En eux même, ces programmes ne peuvent suffire. Une institutrice de campagne ne peut devenir présidente de son pays sans l’appui d’un parti politique ou un soutien financier. Pour promouvoir leurs produits industriels ultra raffinés, gras, salés ou sucrés, les budgets des multinationales et autres géants de l’industrie agroalimentaire sont 100 à 500 fois supérieurs à ceux alloués aux programmes de promotion de la santé.

Lors de la réunion inaugurale de la Fondation de Santé Publique Indienne à Hyderabad en 2008, une déclaration a été émise, montrant la marche à suivre qui depuis n’a cessé d’être confirmée. Les progrès significatifs en matière de santé publique passent par l’usage de la loi. A cette règle, il n’y a aucune exception.

L’obésité, le diabète et d’autres maladies chroniques graves, sont maintenant pandémiques et incontrôlées. On utilise bien la loi pour contrôler ou restreindre la conduite automobile, les armes à feu ou le tabagisme, pour protéger les handicapés, les espaces verts et les espèces menacées. Dans l’intérêt du public, les gouvernements doivent maintenant mener une politique d’utilisation des fonds publics pour améliorer la santé publique. Une partie de cette tâche serait de rendre la production de fruits et légumes plus attractive et de les rendre plus disponibles, plus accessibles et moins chers. De cette manière, les programmes d’information et d’éducation devraient mieux fonctionner.

Geoffrey Cannon
Centre d’Etudes Epidémiologiques en Santé et en Nutrition Ecole de Santé Publique, Université de São Paulo, Brésil
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