Fruits & légumes et diabète

Édito

A ce jour, les études prospectives portant sur l’effet des fruits et légumes (F&L) sur le risque de développer un diabète de type 2 ont montré des résultats contradictoires, ce qui pourrait être du, en partie, à des erreurs d’évaluation de la consommation alimentaire.

Dans ce nouveau numéro, une première étude utilise une approche originale pour tenter de régler ce problème. En effet, la consommation alimentaire a été estimée à l’aide d’un journal alimentaire prospectif sur 7 jours, permettant ainsi de quantifier la consommation de F&L. Elle met non seulement en évidence un effet protecteur d’une consommation accrue de F&L mais, surtout, souligne que – quelle que soit la quantité – consommer une plus grande variété de F&L réduit le risque de diabète.

Une seconde étude concerne le diabète gestationnel, complication courante de la grossesse qui touche de plus en plus de femmes en âge de procréer. Ces femmes ont, non seulement un risque plus élevé de développer un diabète de type 2 les années suivant la grossesse, mais le diabète gestationnel a également un impact négatif sur leurs enfants. Malgré son importance potentielle, peu d’études ont examiné l’association entre l’alimentation avant la grossesse et le risque du diabète gestationnel. Cette étude donne une information intéressante : consommer une quantité modérée de jus de fruits pourrait être bénéfique, malgré leur forte teneur en sucres.

Enfin, une troisième étude de grande échelle a comparé les données sur la disponibilité des aliments, diverses mesures sociales et la prévalence du diabète dans différents pays. Après ajustement pour d’autres facteurs de risque, une plus grande disponibilité des F&L serait associée à une plus faible prévalence du diabète. Ces résultats doivent être interprétés avec prudence : les données sur la prévalence du diabète et les mesures sociales n’ont pas été recueillies durant les mêmes périodes et la qualité du recueil des données était très variable entre les différents pays. En outre, les études à grande échelle sont sujettes à des biais environnementaux et leurs résultats devraient être pris à titre indicatif. Malgré les efforts considérables déjà mis en oeuvre pour expliquer le risque de diabète dans différentes populations, de nouvelles recherches sont donc nécessaires pour mieux comprendre les grandes différences des prévalences du diabète entre diverses populations.

Matthias B. Schulze
Département d’Épidémiologie moléculaire, Institut allemand de la nutrition humaine Potsdam-Rehbrücke, Nuthetal, ALLEMAGNE - Centre allemand de recherche sur le diabète (DZD), Munich-Neuherberg, ALLEMAGNE
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