Consommation de F&L dans différents pays

Édito

Agir pour lutter contre les inégalités alimentaires.

Depuis de nombreuses années, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) prône une consommation importante de fruits, de légumes, de légumineuses et de céréales complètes, comme la base d’une alimentation saine. En revanche, nous savons que la consommation quotidienne de nombreuses personnes dans le monde reste bien inférieure aux 400 grammes (5 portions) de fruits et légumes recommandés. Ce numéro est consacré aux facteurs qui contribuent à cette consommation insuffisante de fruits et légumes tout en soulignant les inégalités qui perdurent dans différents pays, sources de maladies non-transmissibles et de l’épidémie d’obésité.

Dans leur article, Lamb et Ball explorent le lien entre le statut socioéconomique et la consommation de fruits et légumes à partir des caractéristiques de différents quartiers. Ils mettent en évidence une consommation accrue de fruits et légumes dans les quartiers ayant un niveau socio-économique élevé. Leurs résultats viennent s’ajouter aux données d’études précédentes montrant que de nombreuses personnes de quartiers défavorisés consomment moins de fruits et légumes.

Au niveau national, Stefler retrouve des différences significatives de consommations de fruits et légumes entre l’Europe de l’Est et de l’Ouest. Les consommations sont nettement moindres en Europe de l’Est et concordent avec une moindre disponibilité des fruits et légumes. Cependant, les auteurs notent qu’il faudrait obtenir des données comparables et de meilleure qualité pour vraiment se prononcer.

Globalement, ces deux articles suggèrent qu’il faut redoubler d’efforts pour assurer l’accès aux fruits et légumes aux personnes qui en ont le plus besoin. Enfin, Kremer-Sadlik et ses collègues analysent les facteurs culturels qui influencent la consommation de fruits et légumes. Ils ont observé que, dans certains pays, la structure des repas ainsi que la culture culinaire familiale favorisent la consommation des fruits et légumes, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays.

Dans l’ensemble, ce numéro souligne l’importance de politiques et d’actions ciblées de promotion de la consommation de fruits et légumes. Ces interventions devraient se focaliser sur l’augmentation de la disponibilité des fruits et légumes et sur leur intégration dans l’alimentation au sein de toutes les populations de tous les pays. Le Plan d’action européen pour une politique nutritionnelle et alimentaire 2015-2020 de l’OMS a souligné l’importance de combiner différentes approches dans la promotion d’une alimentation plus saine. Ces actions incluent des modifications de l’environnement alimentaire (comme les écoles, les supermarchés…), la mobilisation de l’industrie agro-alimentaire et l’élaboration de campagnes ciblées de marketing social.

Ce numéro nous rappelle qu’il faut agir. Les prochains numéros devraient donc se pencher sur « ce qu’il y a besoin de faire » et « comment ».

João Breda
Directeur du Programme Nutrition, activité physique et obésité - Division des maladies non-transmissibles et cycle de vie – Bureau Régional de l’OMS pour l’Europe - DANEMARK
Jo Martin Jewell
Responsable Technique pour la Nutrition - Bureau Régional de l’OMS pour l’Europe - DANEMARK
Voir l'article suivant