Interventions en milieu scolaire visant à augmenter la consommation de fruits et légumes : efficacité, succès et défis

Édito

Ces dernières décennies, de nombreuses études ont montré que les interventions en milieu scolaire sont déterminantes pour la prévention de l’obésité au niveau communautaire et pour la santé des enfants : elles permettent d’améliorer les habitudes alimentaires, la priorité étant d’augmenter la consommation de fruits et légumes. Dans le cadre de l’Année internationale des fruits et légumes (2021), ce numéro d’Equation Nutrition présente trois articles qui étudient l’impact des interventions à l’école sur la santé des enfants.

Le premier article, résumé par Cyrille Costa et basé sur la publication de Dabravolskaj et al., souligne que les chercheurs et les experts scientifiques n’ont pas les mêmes priorités que les décideurs politiques. Même si les professionnels de santé et de l’éducation ont identifié sept types d’interventions prioritaires à mener en milieu scolaire, peu de données probantes sont disponibles pour guider la prise de décision. Parmi les types d’interventions étudiés, les plus courants sont ceux qui associent alimentation saine et activité physique. Des effets positifs significatifs ont été constatés pour ce type d’interventions sur la consommation de fruits, mais pas sur la consommation de légumes.

Selon la seconde étude de Yoong SL et al., les stratégies d’intervention qui intègrent les techniques de changement de comportement (TCC) basées sur la « résolution de problèmes » et la « planification
d’actions » pourraient être les plus utiles pour aider les écoles à mettre en œuvre des politiques d’alimentation saine à l’école. Ces techniques ciblent les principaux obstacles recensés à la mise en œuvre de cette politique et pourraient être instaurées à travers diverses stratégies, dont la formation des gestionnaires de cantine et les processus de consensus.

Le troisième article de Verdonschot A et al. se penche sur les comportements de promotion de la santé (CPS) de l’entourage familial des écoliers visant à l’adoption d’habitudes alimentaires saines, et examine dans quelle mesure leurs comportements contribuent à l’efficacité de deux programmes néerlandais d’éducation nutritionnelle largement mis en œuvre : « EU-Schoolfruit » et « Taste Lessons ». La conclusion est qu’un comportement positif de la part de la famille est associé à une consommation de fruits et légumes et à des connaissances nutritionnelles plus élevées chez les enfants. Par ailleurs, ces programmes sont plus efficaces chez les enfants qui sont moins encouragés à manger sainement à la maison par rapport à ceux qui sont plus encouragés.

Les résultats de ces études pourront être utiles pour renforcer les efforts déployés dans les écoles pour promouvoir des habitudes alimentaires saines. Ils plaident en faveur des interventions axées sur
l’activité physique et l’alimentation et qui intègrent des techniques de changement de comportement afin d’améliorer la mise en œuvre des politiques nutritionnelles. Le rôle de l’environnement familial
a également été souligné pour promouvoir un comportement alimentaire sain chez les enfants, notamment en ce qui concerne la consommation de fruits et légumes.

Ana Isabel Rito
OMS/Europe Collaborating Center for Nutrition and Childhood Obesity Institut National de Santé Dr. Ricardo Jorge - PORTUGAL
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