L’utilisation des allegations nutritionnelles

« Les avis émis en 1998 par le Conseil Scientifique de l’Agence du Médicament et le Conseil National de l’Alimentation proposent des lignes directrices claires pour l’usage actuel et futur des allégations santé pour les produits alimentaires. En attendant un cadre réglementaire plus précis et l’élaboration d’un Guide de Bonnes Pratiques de communication, quelques rélexions permettent de situer ce problème dans un contexte théorique plus général et de rappeler la nécessaire prudence souhaitée par les nutritionnistes en ce domaine.Les allégations santé ne concernent que l’un des aspects de l’aliment, tel qu’il est perçu par le consommateur. Ce dernier ne pourra que très rarement vérifier par lui-même et pour lui-même la validité de l’allégation. Le «  » bénéfice individuel direct «  » lié à la consommation de l’aliment porteur de l’allégation sera non perceptible : la crédibilité à long terme sera davantage liée au sérieux de la marque et engage la caution des scientifiques, et indirectement, de la puissance publique.Dans les messages délivrés au public, deux modèles sont fréquemment présentés, le modèle diffusionniste, illustré par les campagnes publiques de masse, et le modèle interactif, en oeuvre notamment dans la communication publicitaire. Il importe que les messages alimentaires ou nutritionnels délivrés par ces deux types de communication ne soient pas contradictoires : ceci suppose l’existence de références claires et facilement accessibles aux consommateurs et à leurs associations. Le CNERNA (qui est maintenant inclus dans l’Agence Française de sécurité sanitaire des Aliments) et le CFES pourraient avoir vocation à constituer ces références.Les nutritionnistes ont en permanence attiré l’attention sur le risque de dérives comportementales que pourrait induire l’utilisation d’allégations santé liées à un produit, alors que la globalité du régime alimentaire est le paramètre fondamental. Des formes particulières de communication concernant l’importance du régime global devront être trouvées. On peut suggérer que la prise en compte de la globalité dès la conception du produit, en utilisant par exemple des méthodes de simulation nutritionnelle non réduites aux simples aspects sécuritaires, pourrait faciliter cette communication globale. »