La déficience en fer au cours de la grossesse en France

Auteur(s) :
Hercberg S., Galan P., Preziosi P.
Date :
Fév, 2000
Source(s) :
CAHIERS DE NUTRITION ET DIETETIQUE. #35:1 p13-23
Adresse :
Institut Scientific et technique de la Nutrition et de l'Alimentation, 2 rue Conté, 75003 Paris

Sommaire de l'article

Les femmes enceintes constituent un groupe à haut risque de carence en fer, compte-tenu de leurs besoins physiologiques élevés. En France, comme dans l'ensemble des pays industrialisés, les apports alimentaires de fer sont insuffisants pour couvrir leurs besoins, ce d'autant plus que la majorité des femmes enceintes débutent leurs grossesses avec des niveaux de réserves en fer faibles ou nuls. Les études épidémiologiques conduites au cours des dernières années en France, mettent en évidence la fréquence des carences en fer au cours de la grossesse (plus des 2/3 des femmes enceintes ont une totale déplétion des réserves en fer en fin de grossesse) aboutissant même à des anémies ferriprives en fin de grossesse chez 20 à 30 % des femmes enceintes. Compte-tenu des risques pour le déroulement de la grossesse et l'issue de la gestation, il apparaît souhaitable de recommander une stratégie de prévention comprenant une supplémentation systématique en fer des femmes enceintes (30 à 50 mg de fer élément par jour) prescrite dès le début de la grossesse, associée à un dépistage de l'anémie par la mesure du taux d'hémoglobine dès le début du 2e trimestre de la grossesse, permettant en cas d'anémie de proposer une supplémentation mieux adaptée de l'ordre de 60 à 120 mg de fer/j. Ces mesures doivent être couplées à des conseils nutritionnels visant à améliorer le statut en fer des femmes tout au long et dans les suites de la grossesse.

Source : Pubmed
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