Mangez en famille: c’est bon pour le moral et la santé des parents et des enfants !

2 août 2018

De plus en plus de recherches suggèrent que les enfants et les adolescents qui prennent souvent leurs repas en famille présentent de meilleurs indicateurs en terme de nutrition, de relations familiales et de santé mentale.

Prendre fréquemment des repas en famille favorise le bon développement des enfants. Les repas familiaux sont l’occasion de préparer et de partager des aliments sains. Les enfants acquièrent ainsi de meilleures habitudes alimentaires, en particulier une plus forte consommation de F&L et moindre de fast food. Les repas familiaux représentent également des opportunités pour communiquer, partager des valeurs et renforcer les liens familiaux. Chez les adolescents, ces repas favorisent la prévention des comportements à risque et contribuent à leur bien être émotionnel.

Peu d’études cependant ont cherché à savoir si les repas familiaux apportaient les mêmes bénéfices nutritionnels, sociaux et émotionnels aux parents. Une étude américaine a montré une faible association – non significative- entre les repas familiaux et l’IMC des parents. Une autre (réalisée par les auteurs de cet article) a révélé que les parents prenant des repas en famille consommaient plus de F&L, que les pères fréquentaient moins les fast food et que les mères étaient moins engagées dans des régimes restrictifs…

889 parents issus de l’étude EAT aux Etats-Unis

Cette étude récente tente de répondre à la question: est ce que les parents tirent les mêmes bénéfices en terme de bien être et de santé quand ils mangent en famille ?

Les auteurs ont étudié une population de 889 parents âgés en moyenne de 31 ans, ayant participé à la quatrième vague de l’étude EAT (Eating and Activity in Teens and Young Adults) en 2015-2016.

Diverses mesures ont été réalisées dans cet échantillon. La fréquence des repas en famille (répartie en 3 catégories: 0 à 2, 3 à 6 et plus de 7 par semaine); des indicateurs de bien être social: fonctionnement global de la famille, communication, assimilation des membres, expression des sentiments, entente, prise de décisions et niveau de confiance, force de la relation entre partenaires.

Des indicateurs de bien être émotionnel et nutritionnel

On a également évalué des indicateurs de bien être émotionnel (humeur dépressive, niveau d’estime de soi, index de stress) ainsi des index de bien être nutritionnel : IMC, consommation de fast food, de F&L et de boissons sucrées. Le tout ajusté selon des données démographiques et familiales. Des modèles de régression multiple ont été utilisés pour étudier ces associations.

En terme de résultats, 50% des parents ont déclarés prendre des repas en famille 7 fois ou plus par semaine alors que 12% ne le faisaient que 2 fois ou moins.

Un meilleur bien être social et émotionnel chez les parents

Une plus grande fréquence de repas familiaux était associée à de multiples indicateurs de bien être social et émotionnel chez les parents, en particulier un meilleur fonctionnement de la famille et des relations plus solides entre ses membres. De la même façon, une association était retrouvée avec un moindre niveau de symptômes dépressifs, d’index de stress et une meilleure estime de soi, tant chez les pères que chez les mères.

Une plus forte consommation de F&L chez les parents

La fréquence des repas en famille était également associée à une plus forte consommation de F&L chez les parents, sans que l’on retrouve de relation avec l’IMC, la fréquentation des fast food et la consommation quotidienne de boissons sucrées. Concernant la consommation de fruits, chez les adeptes de repas familiaux, celle-ci était plus marquée chez les mères que chez les pères (respectivement 3.2 contre 2.2 portions).

Des impacts potentiels sur la santé et le bien être de toute la famille.

Ainsi, l’on constate que les parents qui prennent les plus souvent des repas en famille présentent un meilleur fonctionnement familial, de plus fortes relations au sein de la famille et une meilleure santé mentale, avec, en dehors d’une plus forte consommation de F&L, peu de relation avec une meilleure nutrition. Ces résultats incitent à mettre en place de futures stratégies pour valoriser les repas pris en famille et à tenir compte de leurs impacts potentiels sur la santé et le bien être de toute la famille.

Dr Thierry GIBAULT

 

Source : D’après J. Utter et al, Family meals among parents: Associations with nutritional, social and emotional wellbeing, Preventive Medicine 113 (2018) 7-12.

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