La mauvaise qualité nutritionnelle de notre alimentation, premier facteur de risque pour la santé

5 avril 2019

Des apports alimentaires inadéquats sont un facteur de risque vis-à-vis de nombreuses de maladies chroniques – obésité, maladies cardiovasculaires, cancers, ou encore diabète de type 2. Selon une étude publiée cette semaine, la mauvaise qualité nutritionnelle de notre alimentation est le premier facteur de risque pour la santé. Elle est en cause dans un décès sur cinq dans le monde. Les facteurs qui pèsent le plus sur l’état de santé de la population sont un apport trop élevé en sodium et une consommation insuffisante de fruits et légumes, céréales complètes, noix et graines oléagineuses. Ce travail souligne une fois de plus l’urgence de rendre le système alimentaire plus sain.

Les liens entre une alimentation de mauvaise qualité nutritionnelle et les maladies chroniques sont largement établis scientifiquement. Obésité, hypertension artérielle, AVC, crises cardiaques, diabète de type 2, ou encore cancers pourraient, ainsi, être en partie prévenus en améliorant la qualité de notre alimentation. Et l’enjeu est de taille ! Selon l’étude publiée le 3 avril par les scientifiques du Global Burden Disease (GBD), en 2017 un décès sur cinq dans le monde serait lié à des habitudes alimentaires délétères. A titre de comparaison, le tabagisme aurait quant à lui engendré 8 millions de morts sur la même période.

Une étude d’une ampleur inédite

Afin d’évaluer l’impact de nos régimes alimentaires sur la santé, les scientifiques ont examiné les données de consommation de près de 200 pays sur la période 1990-2017. Sur cette base, ont été calculés les apports alimentaires des populations en 15 aliments et nutriments clés pour la santé : fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses, noix et oléagineux, lait, viande rouge, charcuterie, boissons sucrées, fibres, calcium, omégas 3 d’origine marine, acides gras poly-insaturés et sodium.
Ces données ont ensuite été comparées aux niveaux de consommation considérés comme optimaux au regard des connaissances scientifiques. Selon les décalages constatés, l’impact en termes de maladies chroniques (décès et pertes de qualité de vie) a été évalué.
Le constat établi est sans appel. Pour la quasi-totalité des pays, la consommation d’aliments et nutriments protecteurs pour la santé est inférieure aux recommandations. En parallèle, les apports en aliments et nutriments susceptibles d’être délétères sont trop élevés. Les facteurs qui pèsent le plus sur l’état de santé de la population mondiale sont un apport trop élevé de sodium et une consommation insuffisante en fruits et légumes, céréales complètes, noix et graines oléagineuses.

Il est urgent de rendre le système alimentaire plus sain

La qualité de l’alimentation est un facteur de risque dit « évitable », c’est-à-dire sur lequel il est possible d’agir. Le faire évoluer se joue notamment au niveau individuel, en encourageant les populations à améliorer leurs habitudes alimentaires. Cependant, au regard de l’ampleur de l’enjeu de santé publique et considérant l’efficacité modérée des actions menées pour faire changer les comportements, les auteurs soulignent l’urgence d’agir sur le système alimentaire en lui-même. Comme l’a souligné la conférence EGEA 2018, il est impératif de rendre le système alimentaire plus sain, pour le choix alimentaire sain devienne le choix alimentaire le plus simple pour les individus.

Le Global Burden Diseases (GBD)

Le GBD est un consortium qui s’appuie sur la participation de plus de 3600 chercheurs du monde entier (145 pays représentés). Son rôle est de recueillir et d’analyser les données relatives à l’état de santé de la population mondiale. Par ce biais, il s’agit de fournir aux décideurs politiques un outil permettant de savoir quelles sont les cause de décès et d’incapacités selon l’âge et le sexe, les facteurs de risque associés et l’évolution de ces différents items au fil du temps. In fine, l’objectif est de permettre d’améliorer les systèmes de santé et de réduire les inégalités. Le GBD est animé par l’Institute of Health Metrics and Evaluation (IHME) à Seattle.

 

Source : GBD 2017 Diet Collaborators. Health effects of dietary risks in 195 countries, 1990–2017: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2017. The Lancet. Published online April 3, 2019

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