Surveillance des résidus de pesticides : le dernier rapport de l’autorité européenne confirme le très haut niveau de conformité des aliments

7 juin 2021

L’accès à des aliments sains et nutritifs en quantité suffisante est essentiel à la santé. Le 7 juin, marque la journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments. A cette occasion, Aprifel revient sur le dernier rapport annuel sur les résidus de pesticides dans les aliments, publié le 7 avril dernier par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Compilant les résultats des contrôles effectués par les états-membres et ceux issus du programme de contrôle coordonné par l’Union Européenne. Ce travail montre que plus de 96% des échantillons sont conformes à la réglementation, c’est-à-dire exempts de résidus de pesticides ou présentant des teneurs en résidus en-deçà des LMR (Limites maximales de résidus). Il confirme le niveau élevé de sécurité des aliments en Europe.

La sécurité sanitaire se définit comme l’ensemble des décisions, programmes et actions visant à protéger la population contre tous les dangers et risques pour la santé considérés comme échappant au contrôle des individus et relevant donc de la responsabilité des pouvoirs publics. Dans le domaine des aliments, l’objectif est de garantir aux populations des denrées les plus sûres possibles pour leur santé à court et long terme en limitant la présence, voire en garantissant l’absence, de certains micro-organismes, et substances susceptibles d’avoir des effets néfastes (voir encadré). Les pesticides et résidus de pesticides font partie des produits dont la présence est réglementée dans les denrées. L’Union européenne et ses membres disposent ainsi d’un cadre législatif qui régit l’utilisation des produits phytosanitaires. Pour assurer une protection élevée des consommateurs, la loi fixe des normes – appelées limites maximales de résidus (LMR) – pour contrôler la quantité de résidus de pesticides autorisés dans l’alimentation (voir encadré 2). A l’occasion de la journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, Aprifel revient sur le dernier rapport annuel sur les résidus de pesticides dans les aliments.

Plus de 96% des aliments analysés respectent la réglementation

Pour veiller à ce que les aliments mis sur le marché se conforment aux limites légales, les États membres de l’UE (ainsi que la Norvège et l’Islande) réalisent des contrôles réguliers sur divers produits alimentaires qui sont testés pour y détecter d’éventuels résidus de pesticides. Ces données sont ensuite analysées et compilées par l’EFSA dans un rapport annuel afin de fournir un aperçu des niveaux de conformité dans l’UE et de l’exposition des consommateurs européens aux résidus de pesticides. Le 7 avril 2021, le rapport annuel portant sur les données 2019 a été publié. Ce travail intègre deux sources de données : les contrôles réalisés par les Etats membres et les données issues d’un programme harmonisé recueillies dans le cadre de l’EUCP (European Union Coordinated Control Programme). Au total, 96 302 échantillons ont été analysés dont 12 579 issus du programme européen. Les aliments concernés sont issus des productions conventionnelles et biologiques, et regroupent diverses catégories de produits (fruits, légumes, céréales, aliments d’origine animales…).
Pour l’année 2019, 96,1% des échantillons analysés se situaient en deçà de la limite maximale de résidus autorisée. 3,9% d’échantillons se situaient au-dessus des LMR, parmi lesquels 2,3% d’échantillons étaient effectivement non conformes, c’est-à-dire qu’ils dépassaient la LMR après prise en compte de l’incertitude relative à la mesure. Ces échantillons non conformes ont fait l’objet de sanctions légales pour non-respect des LMR. Parmi les 96 302 échantillons analysés, 4 861 sont originaires de France. La France fait partie des pays qui réalisent le lus de contrôles et d’analyse avec 19,4 échantillons analysés pour 100 000 habitants (moyenne européenne à 18,6 échantillons pour 100 000 habitants).

Des recommandations pour rendre les systèmes de contrôle toujours plus efficaces

Dans le cadre de son rapport, l’EFSA procède également à une évaluation des risques alimentaires à court terme (aigus) et long terme (chroniques) pour le consommateur. Pour ce faire, elle combine les données issues du programme de surveillance des résidus de pesticides coordonné de l’UE aux données de consommation alimentaire fournies par les États membres. Ces niveaux d’expositions sont ensuite comparés aux valeurs toxicologiques de référence (VTR). Sur la base des données recueillies en 2019, l’EFSA a conclu que, selon les connaissances scientifiques actuelles, l’exposition alimentaire aiguë et chronique aux résidus de pesticides n’est pas susceptible de constituer un problème pour la santé des consommateurs. Dans son rapport, l’Autorité formule toutefois, un certain nombre de recommandations afin d’accroître encore l’efficacité des systèmes de contrôle européens et de continuer ainsi de garantir un niveau élevé de protection des consommateurs.

En savoir plus :

  • Rapport annuel de l’EFSA sur les résidus de pesticides dans les aliments (données 2019)
  • Notre fiche « Protection des plantes, résidus de pesticides et sécurité du consommateur »
  • La sécurité sanitaire des aliments – Fiche pratique OMS

La sécurité sanitaire des aliments

La sécurité sanitaire des aliments, recouvre l’ensemble des actions destinées à garantir aux populations des aliments les plus surs possibles pour leur santé à court et long terme. L’objectif est, en particulier, de imiter la présence, voire de garantissant l’absence, de certains micro-organismes, et substances susceptibles d’avoir des effets néfastes sur la santé des individus.
Cette démarche repose sur deux piliers :

  • L’évaluation des risques. En France et en Europe, cette évaluation est confiée à une instance scientifique indépendante, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ; l’Autorité européenne de sécurité des aliments – EFSA – au niveau communautaire.
  • La gestion des risques est une mission dévolue au pouvoir exécutif, c’est-à-dire à l’Etat. Sur la base des évaluations de risque réalisées, il s’agit à la fois de définir la réglementation permettant d’assurer la maîtrise du risque alimentaire et d’assurer son respect à travers la réalisation de contrôles tout au long de la chaine alimentaire. Ces actions impliquent plusieurs ministères, notamment ceux chargés de l’agriculture et alimentation, de la santé et de l’économie.
    Le dispositif de sécurité sanitaire, repose également sur la responsabilité des opérateurs du secteur alimentaire (producteurs, transformateurs et distributeurs) qui mettent en œuvre leurs propres contrôles, les « auto-contrôles » afin de s’assurer qu’ils mettent sur le marché des produits sains et sûrs. Enfin, les consommateurs en suivant les bonnes pratiques d’hygiène et de conservation des aliments y contribuent également.

Qu’est-ce qu’une Limite maximale de résidus de pesticides (LMR) ?

Les LMR ou Limites maximales de résidus de pesticides – sont des seuils de contrôle encadrant la présence de résidus de pesticides autorisés dans l’alimentation. Chaque LMR représente la concentration maximale d’un résidu de produit phytopharmaceutique autorisé dans ou sur les denrées alimentaires. Une LMR est fixée pour un couple « Denrée (fruit, légume) – Substance active phytopharmaceutique » pour des aliments ni lavés ni épluchés. Les LMR sont établies en fonction des Bonnes Pratiques Agricoles et du respect de l’environnement. Elles prennent en compte toutes les sources d’exposition potentielle d’un individu à un résidu de substance active phytopharmaceutique et sont établies de façon à ce que les quantités de résidus qu’un individu est susceptible de retrouver quotidiennement dans son alimentation ne présentent pas de risque, à court et à long terme. Au niveau européen, les LMR ont été fixées pour plus de 500 produits phytosanitaires dans plus de 370 produits alimentaires (EFSA).

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