Rôle des fruits & légumes dans la prévention de l’asthme et des allergies

C’est démontré: l’alimentation et l’éducation maternelle ont un effet sur les allergies chez les enfants d’âge préscolaire

La prévalence de l’asthme et des allergies a augmenté chez les enfants. Des facteurs environnementaux, en particulier de mauvaises habitudes nutritionnelles familiales durant la grossesse et la petite enfance, des changements dans les comportements liés au mode de vie, et certaines habitudes alimentaires, pourraient être la cause de cette augmentation. Bien que les données restent floues pour le moment, la nutrition pourrait être responsable de l’apparition de l’asthme et des maladies allergiques. Plusieurs études ont montré qu’une consommation accrue de F&L avait un effet bénéfique sur l’asthme et les allergies chez les enfants 1, 2.

Près de 1500 enfants de 4 à 6 ans étudiés

Principal objectif de notre étude cas-témoin: examiner la relation entre la consommation de fruits, de légumes, de noix, de viande et de poisson et la prévalence de sifflements respiratoires (sibilants), d’asthme et d’eczéma chez 1 489 enfants d’âge préscolaire (4 à 6 ans). Pour y parvenir, les parents des enfants ont répondu à un questionnaire recueillant des informations sur les maladies allergiques, les habitudes alimentaires et d’autres variables.

F&L et noix: un effet positif sur l’asthme et les maladies allergiques

Les résultats ont révélés que 83,3 % des enfants étudiés consommaient des fruits et/ou légumes frais au moins trois fois par semaine. Il a été démontré que la consommation de fruits avait un effet bénéfique sur les sifflements respiratoires. De plus, les enfants qui mangeaient des fruits, des légumes, des noix et de la viande, avaient un plus faible risque d’asthme que ceux qui n’en consommaient pas. Ces résultats confirment ceux de l’étude de cohorte de naissance PIAMA, qui a révélé un risque d’asthme moindre chez les enfants d’âge scolaire qui consomment régulièrement de grandes quantités de fruits depuis la petite enfance par rapport à ceux qui n’en mangent pas ³. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les F&L sont riches en vitamines antioxydantes, en particulier les vitamines A, C et E, en caroténoïdes et autres antioxydants, comme le sélénium et les flavonoïdes, qui peuvent avoir des effets bénéfiques sur l’asthme, les sifflements respiratoires et la fonction respiratoire 4,5,6.

En outre, on notait une réduction de 61% du risque d’eczéma chez les enfants qui consommaient des noix. Ce résultat est cohérent avec ceux d’une autre étude ayant montré un lien entre une augmentation de la consommation de légumes et de noix et une diminution des symptômes de sifflement respiratoire et d’autres maladies allergiques 7.

Les enfants dont la mère a un niveau d’éducation élevé consomment davantage de F&L

61 % des femmes ayant participé à cette étude avaient un niveau d’éducation élevé. L’asthme a été diagnostiqué par un médecin dans 10,7 % des familles avec un faible niveau d’éducation, tandis que dans le groupe ayant un niveau d’éducation élevé, la prévalence de l’asthme diagnostiqué par un médecin était de 5,7 %. Par ailleurs, l’étude a révélé que les enfants de mères avec un niveau d’éducation élevé ont une consommation hebdomadaire de F&L plus importante que ceux des femmes ayant un niveau d’éducation moyen ou faible. Ces données confirment les résultats d’une étude transversale norvégienne qui a constaté une consommation de F&L plus faible dans les familles ayant un statut socioéconomique inférieur 8.

Promouvoir des interventions alimentaires dès le plus jeune âge pour prévenir les allergies

Les résultats de notre étude soutiennent le besoin d’interventions futures pour la prévention des allergies fondées sur des régimes alimentaires spécifiques dès la petite enfance.

Sndra Andrusaityte
Département des sciences de l’environnement, Vytauto Didziojo Universitetas, Kaunas, LITUANIE
Andrusaityte S, Grazuleviciene R, Petraviciene I. Effect of diet and maternal education on allergies among preschool children: A case-control study. Environmental Research 2017. 159: 374-380.
  1. Farchi S, et al. (2003). Eur Resp J 22(5), 772–780.
  2. Forastiere F, et al. (2000). Thorax 55(4), 283–288.
  3. Willers SM, et al. (2011). Eur Resp J 37, 1060–1067.
  4. Devereux G, et al. (2005). J. Allergy Clin. Immunol. 115 (6), 1109–1117.
  5. McKeever TM, et al. (2004). AM J Respir Crit Care Med 170(7), 725-729.
  6. Romieu I, et al. (2006). Thorax 61(3), 209–215.
  7. Ellwood P, et al. (2001). Eur Resp J 17(3), 436-443.
  8. Fismen AS, et al. (2014). Int. J. Behav. Nutr. Phys. Act. 11, 1–10.
Retour Voir l'article suivant