Journée internationale de la biodiversité : les fruits et légumes essentiels à la santé et à l’environnement

21 mai 2021

La diversité biologique, ou biodiversité, désigne toutes les formes de vie sur Terre et leurs interactions. Le 22 mai se tient la 29e édition de la Journée Internationale de la diversité biologique, organisée les Nations Unies pour sensibiliser les citoyens à la richesse végétale et animale que renferme la planète. Les végétaux en sont une parfaite illustration avec les nombreuses espèces et variétés qu’ils regroupent. La diversité, notamment celle des fruits et légumes, est excellente pour la santé et mais aussi pour l’environnement. Adaptés à leur environnement local, les fruits et légumes peuvent contribuer de façon décisive à une alimentation saine, diversifiée et nutritive. A l’occasion de cette journée, Aprifel fait le point sur la place des fruits et légumes dans la biodiversité.

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La biodiversité est une expression désignant la variabilité et la diversité du monde vivant. Cette notion recouvre l’ensemble des milieux naturels et des organismes vivants de toute origine (plantes, animaux, champignons, bactéries, etc.), ainsi que toutes les relations et interactions qui existent, d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, et d’autre part, entre ces organismes et leurs milieux de vie (FAO, 2019). La biodiversité comprend donc trois niveaux connectés les uns aux autres :

  • la diversité des milieux de vie à toutes les échelles : océans, prairies, forêts
  • la diversité des espèces (y compris l’espèce humaine) qui vivent dans ces milieux, et y interagissent
  • la diversité des individus au sein de chaque espèce

Il y a actuellement 1,8 millions d’espèces connues et on estime qu’il y en aurait jusqu’à 100 millions (Ministère de l’écologie).

L’homme partie prenante de la biodiversité

L’Homme en tant qu’espèce animale fait partie intégrante de la biodiversité, mais il en est également dépendant. Ce thème est au cœur de la 29e édition de la journée internationale de la diversité biologique sous-titrée « Nous faisons partie de la solution ».
Les milieux naturels et les espèces nous rendent en effet de nombreux services. Les végétaux absorbent par exemple du CO2 et produisent de l’oxygène. Les milieux humides protègent contre l’érosion du littoral, et atténuent l’intensité des crues et des inondations. En matière agricole, la biodiversité est particulièrement importante. Elle permet de produire durablement une quantité suffisante d’aliments nutritifs. C’est particulièrement vrai dans le contexte actuel, caractérisé par les changements climatiques, l’accroissement de la population mondiale et les changements constants de régime alimentaire. A ce titre, les secteurs agricoles ont un rôle clé à jouer pour contribuer à la préservation et à l’utilisation durable de la biodiversité. Leur rôle est d’autant plus important que la demande de produits agricoles ne cesse de croître dans le monde (FAO, 2020).

Les fruits et légumes, champions de la diversité

Les végétaux assurent plus de 80% de l’alimentation des êtres humains (Nations Unies, 2020). Les fruits et légumes sont parmi les groupes alimentaires les plus diversifiés (FA0, 2020), car une même famille botanique (voir encadré) peut regrouper des centaines de genres et des milliers d’espèces. En effet, chaque famille est composée de différents genres comprenant un ensemble d’espèces ; chacune regroupant plusieurs variétés de fruits ou légumes. On dénombre ainsi en Europe plus de 23 500 variétés de fruits et légumes différentes, dont plus de 9 000 en France (Commission Européenne, 2020 ; GEVES, 2020). Cette diversité est précieuse pour l’Homme. Grâce à la palette de couleurs, saveurs et nutriments qu’ils renferment, la diversité des fruits et légumes disponibles contribue largement à une alimentation saine, diversifiée et nutritive (FAO, 2020).

Les fruits et légumes facteurs de biodiversité

Cette diversité est également bénéfique pour enrichir la biodiversité elle-même. En effet, grâce à la variété et à la diversité des espèces cultivées, les fruits et légumes constituent une ressource nutritive de choix pour de nombreux animaux et insectes qui se nourrissent de leur pollen et nectar. Une étude récente basée sur un programme scientifique et citoyen a demandé à près de 2400 volontaires d’observer la présence de 28 espèces de papillons dans les jardins. Elle montre que l’augmentation en ressources de nectar (ou pollen) est fortement corrélée à la taille du jardin. De plus, les jardins incluant un potager ou des arbres fruitiers ont été associés à un plus grand approvisionnement en ressources de nectar et à un nombre plus important de papillons (Deguines, 2020).

Favoriser la biodiversité pour protéger les cultures

Enfin, la culture de fruits et légumes a tout intérêt à favoriser la biodiversité au niveau des exploitations pour les rendre plus résilientes. Les agriculteurs en sont bien conscients puisque 92% des agriculteurs considèrent la biodiversité comme importante voire cruciale1. Les producteurs s’appuient de plus en plus sur la biodiversité pour protéger leurs cultures en favorisant notamment la présence d’espèces auxiliaires (oiseaux, insectes, etc) qui se nourrissent des parasites et ravageurs. Ils cherchent également à favoriser la présence des pollinisateurs ce qui augmente la pollinisation et améliore le rendement de nombreuses productions végétales. Dans ce but, ils installent sur leurs exploitations des d’Infrastructures agro-écologiques (IAE) comme des haies, des bandes fleuries ou installent des abris tels que des nichoirs et des ruches (Chambres Agriculture, 2019).

Fruits et légumes une richesse

Une dizaine de familles botaniques de fruits et légumes sont identifiées, regroupant des milliers d’espèces et variétés :

  • Les liliacées ou alliacées, telles que l’ail, l’asperge, la ciboulette, l’oignon, le poireau, etc., composées de plus de 4 000 espèces et 280 genres différents (Kadam, 2013);
  • Les apiacées dont les plus connus sont la carotte, le fenouil et le céleri comptent près de 3 700 espèces et 430 genres, (Petruzzello, 2019) ;
  • Les astéracées, plantes potagères telles que la laitue ou l’artichaut, renfermant environ 25 000 espèces réparties en 1 000 genres (Bessada, 2015).
  • Les brassicacées (ou crucifères dont le brocoli, les choux, le navet, etc) qui regroupent plus de 4 000 espèces (Nikolov, 2019) ;
  • Les rosacées où se trouvent de nombreux fruits, avec ou sans noyau, comme l’abricot, les fraises, les coings, etc., comptent plus de 3 000 espèces, réparties en plus d’une centaine de genres différents (Shulaev, 2008).
  • Les solanacées (plus de 23 000 espèces et 90 genres) qui se caractérisent par leurs tubercules souterrains (exemples : tomate, poivron, aubergine, etc.) (Martinez, 2017).
    Les chénopodiacées avec plus de 1 600 espèces, dont la betterave, la blette et les épinards (Sukhorukov, 2019).
  • Les cucurbitacées composées d’environ 975 espèces et une centaine de genres, telles que la courgette la courge et le melon (Xu, 2017).

Les deux dernières familles, les fabacées et les lamiacées, représentent respectivement la famille des légumineuses (haricots verts, fèves, petits pois) et celle des herbes (basilic, thym, romarin, etc.).

En savoir plus :

[1] Enquête réalisé en 2017 auprès des 3 000 agriculteurs membres du réseau DEPHY FERME
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