La FAO réaffirme les bénéfices de la consommation de fruits et légumes pour la santé, la planète et l’économie

6 janvier 2022

Mère donnant des fruits à manger à sa petite fille

Alors que l’année internationale des fruits et légumes arrive à son terme, la FAO a récemment publié un rapport analysant les bénéfices directs et indirects de la consommation de fruits et légumes pour la santé (FAO, 2021). Aux côtés des bénéfices déjà bien établis vis à vis des risques de mortalité (toutes causes confondues) et de maladies chroniques, ce rapport souligne également les effets positifs des fruits et legumes en termes de durabilité des systèmes alimentaires et de réduction des inégalités. Cependant, afin de conserver ces bénéfices, la FAO souligne l’importance de limiter la transformation des fruits et légumes et de privilégier des systèmes de production et de distribution durables.

Le rapport « Effects of fruit and vegetable intakes on direct and indirect health outcomes » est basé sur une analyse extensive des publications scientifiques disponibles sur les liens entre fruits et légumes et santé. L’analyse des effets directs de la consommation de fruits et légumes sur la santé est, en particulier, issue du travail du groupe d’experts de l’OMS sur la nutrition (NUGAG).

Prévention, un large consensus étayant la recommandation « au moins 400g/jour »

Dans ce cadre deux méta-analyses récentes – Aune, 2017 et Reynolds, 2019 – confirment l’effet protecteur de la consommation de fruits et légumes sur la mortalité précoce et les maladies non transmissibles, notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et plusieurs cancers.
Cet effet protecteur vis-à-vis de la mortalité est observé dès une augmentation minime des quantités consommées (50g/jour). Comparé au niveau moyen de consommation de fruits et légumes – 210 g par jour et par personne – un risque réduit de maladies est observé à partir de 330g par jour et s’accroit jusqu’à 800g. Le repère d’au moins 400g par jour et par personne correspond à la quantité à laquelle l’effet protecteur est le plus marqué.

Un effet protecteur dû aux caractéristiques intrinsèques aux fruits et légumes

Ces bénéfices sont notamment dus aux substances apportées par les fruits et légumes : fibres, vitamines, minéraux, antioxydants etc., des substances indispensables au fonctionnement de l’organisme et du microbiote.
D’autre part, la faible densité énergétique des fruits et légumes et leur effet sur la satiété, permettent d’équilibrer les apports en énergie en limitant la consommation d’aliments denses en énergie et / ou pauvres en nutriments, plus défavorables à la prévention des maladies non transmissibles.

Des effets bénéfiques pour la santé, la planète et l’économie locale

Au-delà de ces effets directs sur la santé, le rapport de la FAO illustre que production et consommation de fruits et légumes peuvent rencontrer les objectifs du développement durable, dans une approche « One health » (voir encadré). En effet, consommer au moins 400 g de fruits et légumes par jour pourrait limiter les gaz à effet de serre en comparaison au régime actuel. De plus, le rapport rappelle que le secteur économique des fruits et légumes développe un tissu dense de « petits » acteurs locaux (en comparaison aux groupes internationaux agroalimentaires), contribuant ainsi à de nombreux emplois à travers le monde (Marmot, 2018). Ainsi, encourager la consommation de fruits et légumes est non seulement bénéfique en termes de santé publique, mais également en termes de durabilité et d’économie.

Privilégier des modes de production, de distribution et de transformation durables

Néanmoins, les experts mobilisés pour ce rapport soulignent que certains principes devront être mis en œuvre pour préserver les bénéfices santé des fruits et légumes. Ils recommandent notamment de favoriser l’agroécologie comme mode de production et de limiter la transformation, pour préserver les qualités nutritionnelles des fruits et légumes et limiter les apports de sodium, sucres libres, graisses. La FAO, dans ce rapport, rappelle enfin que la diversité des fruits et légumes contribue à la biodiversité et à la qualité nutritive. L’institution alerte sur une uniformisation des régimes alimentaires : en plus des bénéfices santé d’une alimentation variée, la diversité des fruits et légumes est un élément clés pour la santé humaine et environnementale.

La communauté scientifique réunie autour de ce rapport conclue qu’inciter à la consommation quotidienne de 400 g de fruits et légumes reste une priorité et devrait être inclue dans toutes les politiques publiques alimentaires. Une conclusion qui ne fait que souligner le sens de l’année internationale des fruits et légumes, célébrée en 2021.

En savoir plus :

« One Health » : une seule santé

Le concept « One Health », « santé pour tous » en français, est né au début des années 2000 dans la communauté scientifique. « One Health » promeut une approche globale de la santé : pour l’homme, les animaux, l’environnement, la planète. Le principe clé de « One Health » est un lien étroit et fort entre tous les constituants de la planète. Le concept « One Health » favorise une vision globale, une démarche collaborative et transdisciplinaire. La pandémie actuelle liée à la Covid 19 illustre le concept « One Health » et met en exergue l’importance de trouver des solutions à la fois en termes de santé humaine et environnementale. L’alimentation est au cœur du concept « one health » : l’alimentation et les modes de production associés sont des clés fondamentales pour l’amélioration de la santé humaine : la santé tient d’abord à une alimentation de qualité en quantité suffisante, équilibrée, sans risque sanitaire.

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