Alimentation et cancers : le rôle protecteur des fruits et légumes confirmé par la plus large étude épidémiologique jamais réalisée

3 février 2022

Femme mangeant une salade, alimentation équilibrée

EPIC  est une étude épidémiologique européenne destinée à analyser les relations entre l’alimentation, le mode de vie, les facteurs environnementaux et la survenue de cancers ou d’autres pathologies chroniques. Dans ce cadre, une revue de la littérature (110 publications) concernant l’influence de l’alimentation sur le risque de cancers a été publiée fin 2021. Ce travail montre à nouveau le rôle protecteur des fruits et légumes vis-à-vis du cancer colorectal, du sein et du poumon. Les fruits seuls ont, quant à eux, un rôle bénéfique vis-à-vis du cancer de la prostate. Enfin, l’alimentation méditerranéenne serait un facteur de protection vis-à-vis du cancer colorectal et du sein. Ces données permettront de guider les politiques et action de prévention.

Avec plus de 18 millions de cas et 10 millions de décès dans le monde en 2020, le cancer est la 2e cause de mortalité (Sung, 2021, OMS,2021). En Europe, les cancers sont ainsi responsables d’un décès sur cinq.

D’après les connaissances actuelles, près de 40% des cancers pourraient être prévenus en agissant sur l’environnement et le mode de vie (voir « Le saviez-vous ? »). Considérant le poids de cette maladie sur la société et sur la vie des personnes, il est primordial d’identifier les facteurs de risque et de protection.

Améliorer la prévention en améliorant la connaissance des facteurs de risque

Dans ce but, l’étude EPIC coordonnée par le CIRC suit l’état de santé de près d’un demi-million d’européens (voir encadré). C’est la plus grande étude épidémiologique portant sur les liens entre alimentation et santé jamais entreprise. Fin 2021, une revue de la littérature intégrant les résultats de 110 publications issues d’EPIC s’est penchée sur l’influence de l’alimentation sur le risque de cancers. Ce travail s’est focalisé sur les quatre cancers les plus fréquents en Europe : les cancers colorectaux, du poumon, du sein et de la prostate. La survenue de ces cancers chez les populations suivies dans le cadre d’EPIC a été comparée et analysée selon le niveau de consommation de différents aliments.

Le rôle protecteur des fruits et légumes confirmé

Selon ce travail, les populations qui consomment le plus de fruits et légumes ont un risque réduit de cancer colorectal, du sein et du poumon. Les fruits seuls ont, quant à eux, un rôle protecteur vis-à-vis du cancer de la prostate.
Cet effet pourrait être expliqué par les nutriments présents dans les fruits et légumes tels que les vitamines C et E, les folates et le sélénium. Ces derniers peuvent exercer des effets anti-tumorigènes dans différentes cellules (Lippmann, 2014).

Concernant les autres groupes d’aliments, les personnes consommant le plus de poisson et ayant une moindre consommation de viande rouge et transformée ont un risque plus faible de cancer colorectal. Un risque réduit de cancer du sein a été observé chez les populations ayant les plus fortes consommations de poissons gras. La consommation d’aliments sources de calcium et plus  particulièrement le yaourt jouerait quant à elle un rôle protecteur contre le cancer colorectal et le cancer de la prostate. Enfin, la consommation d’alcool est un facteur de risque pour les cancers colorectal et du sein. De manière plus globale, un effet protecteur de l’alimentation méditerranéenne a été observé vis-à-vis du cancer colorectal et du sein.

Ce travail confirme et étaye les connaissances déjà publiées sur ce sujet, notamment le dernier rapport du WCRF. Il conforte les recommandations de prévention qui en sont issues (voir ci-dessous) et servira à guider les politiques et stratégies de prévention.

 

Le saviez -vous ?

 

Un tiers des décès par cancer sont dus à 5 principaux facteurs de risque comportementaux et alimentaires :

 

*un indice de masse corporelle élevé (surpoids et obésité),
*une faible consommation de fruits et légumes,
*le manque d’exercice physique,
*le tabagisme,
*la consommation d’alcool.

EPIC est la plus large étude épidémiologique entreprise sur les liens entre alimentation et santé 

 

L’étude EPICEuropean Prospective Investigation into Cancer and nutrition – est une initiative européenne analysant les relations entre alimentation, mode de vie, facteurs environnementaux et la survenue de cancers ou d’autres pathologies chroniques. De part le nombre de personnes suivies, sa durée et les informations recueillies, c’est la plus grande étude épidémiologique portant sur les liens entre alimentation et santé jamais entreprise. Coordonnée par le Centre international de Recherches sur le Cancer , elle s’appuie sur une cohorte de 521 000 hommes et femmes, recrutés dans 10 pays européens : l’Allemagne, le Danemark, l’Espagne, la France, la Grèce, la Hollande, l’Italie, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède. La France y contribue via l’étude E3N.  

https://www.e3n.fr/epic

Des recommandations simples et concrètes pour la prévention des cancers (WCRF)

Schéma prévention cancers - APRIFEL

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