Fruits & légumes et densité énergétique

Maigrir, quel régime choisir ?

Maigrir… Oui mais avec quel régime ? Pauvre en graisses ? Pauvre en glucides ? Riche en protéines ? Pas facile de savoir lesquels sont les plus efficaces… Certaines études semblent montrer qu’un régime pauvre en glucides est une alternative intéressante à un régime pauvre en lipides… On manque cependant de données à long terme pour trancher. Le régime méditerranéen a des effets intéressants en termes de protection cardio-vasculaire. Certaines études suggèrent qu’il pourrait être bénéfique pour perdre du poids… Que choisir parmi les 3 ?

3 groupes de régimes différents

Pour tenter de répondre à cette question, une équipe israélienne a comparé l’efficacité de trois régimes différents sur la perte de poids : un régime hypocalorique pauvre en graisses, un régime hypocalorique méditerranéen et un régime pauvre en hydrates de carbone, non contrôlé en calories.

Cette étude, baptisée DIRECT (Dietary Intervention randomized Controlled Trial) a duré 2 ans Elle a inclus plus de 300 sujets obèses âgés d’une cinquantaine d’années. Il y avait plus d’hommes (86%) que de femmes. L’IMC moyen était de 31.

Les participants ont été randomisés en 3 groupes d’interventions diététiques différentes.

  • Un groupe a suivi un régime pauvre en graisses (low fat), établi à partir des recommandations de l’American Heart Association (AHA). L’apport calorique était contrôlé : 1500 kcal pour les femmes et 1800 kcal pour les hommes, avec 30% de lipides dont 10% de graisses saturées et moins de 300 mg de cholestérol.
  • Un groupe a suivi un régime méditerranéen également contrôlé en calories. Il était riche en légumes et pauvre en viande rouge (volaille et poisson la remplaçaient). Les principales sources de graisses étaient représentées par de l’huile d’olive (30 à 45 g /j) et une poignée de noix.
  • Le troisième groupe, enfin, a suivi un régime pauvre en hydrates de carbone (HC), non contrôlé en calories. L’apport glucidique était quasi nul pendant les 2 premiers mois (20g/j) (phase d’induction) et ne dépassait pas 120 g/j pour le reste de l’étude (phase de maintien). L’apport en calories, en protéines et en graisses n’était pas limité. On demandait simplement aux participants de privilégier les graisses et les protéines végétales. C’était une sorte de régime Atkins.

Mieux que le régime pauvre en lipides…

Tous les groupes ont été soigneusement encadrés par des diététiciens tout au long des 2 ans de l’étude. L’adhésion au régime ? Elle était contrôlée par des questionnaires alimentaires validés et fut globalement bonne, puisque proche de 85% à 2 ans dans les 3 groupes. Et au final, le déficit calorique s’est avéré comparable dans les 3 groupes.

Dans tous les groupes, la perte de poids a été maximale à 6 mois. Les 18 mois suivants, elle a été suivie d’une phase de maintien ou de légère reprise de poids.

Si tout le monde a maigri, les réductions pondérales ont cependant été plus marquées dans le groupe pauvre en HC et le groupe méditerranéen que dans le groupe low fat.

En effet, à 2 ans la perte de poids moyenne était de :

  • – 2.9 ± 4.2kg dans le groupe low fat
  • – 4.4 ± 6kg dans le groupe méditerranéen
  • – 4.7 ± 6.5kg dans le groupe pauvre en hydrates de carbone

Au vu de ces résultats, on peut donc dire qu’un régime méditerranéen et un régime pauvre en hydrates de carbone représentent une bonne alternative au régime pauvre en graisses.

Les femmes plus sensibles au style méditerranéen que les hommes ?

Outre des effets plus marqués sur la perte de poids, ces deux types de régimes s’associent à des modifications métaboliques bénéfiques qui ont persisté au delà de la période de perte de poids des 6 premiers mois (amélioration des lipides sanguins avec le régime pauvre en HC, amélioration de l’insulinémie et de la glycémie avec le régime méditerranéen).

Parmi les points faibles, les auteurs reconnaissent que leur étude manquait cruellement de femmes. Cependant elles ont semblé mieux répondre que les hommes au régime méditerranéen, en terme de poids (-6.2 kg pour les femmes vs – 4 kg pour les hommes).

Parmi les point forts de l’étude: la longue durée, la taille importante des échantillons et le bon niveau d’adhésion au régime.

On peut donc conclure qu’en fonction des préférences alimentaires individuelles et du profil métabolique de chacun, on dispose aujourd’hui d’approches diététiques personnalisées pour aider les patients à maigrir, avec une place privilégiée faite au régime méditerranéen pour son efficacité pondérale et métabolique

Thierry Gibault
Nutritionniste, endocrinologue, Paris - FRANCE
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