Consommation de fruits et légumes, déterminants socio-économiques et santé

Édito

La VIe Conférence de l’EGEA tenue à Bruxelles (5-7 mai 2010)

Une nouvelle fois cet événement rassemblant des savants, experts et dirigeants distingués a été très réussi. Thème de la 6e Conférence EGEA : « Bénéfices santé et socio-économiques d’une alimentation équilibrée : le rôle des fruits et légumes ».

L’obésité est un mal grandissant dans nos sociétés modernes, une progression qui entraine une recrudescence de maladies comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et autres… L’obésité est la résultante de notre mode de vie trop sédentaire et d’une mauvaise alimentation. Non seulement nous mangeons trop, mais nous ne consommons pas assez de fruits et légumes (F&L). L’augmentation des dépenses publiques de santé pour le traitement des maladies liées à l’obésité s’ensuit. Cet effet « boule de neige » des dépenses risque d’entraîner une avalanche si nous n’inversons pas cette tendance. Il faut également penser aux conséquences psychosociales chez les personnes souffrant d’obésité.

L’OMS recommande une consommation minimum quotidienne de 400 g. de F&L. Un des thèmes de cette Conférence a été le lien entre la faible consommation de F&L et la prévalence de l’obésité. Bien qu’il soit largement admis que les F&L ont un effet bénéfique dans la prévention du surpoids et de l’obésité, il n’est pas facile de démontrer une relation de cause à effet.

La Conférence s’est également focalisée sur l’association entre faible consommation de F&L et plus forte incidence d’obésité dans les groupes à faible statut socio-économique, entrainant un véritable cercle vicieux accentuant les inconvénients déjà existants dans ces groupes de population. Il faut donc s’interroger sur les politiques et les instruments à utiliser pour interrompre un tel cercle vicieux.

Un de ces instruments serait le récent Programme Européen en faveur de la consommation de fruits à l’école (EU School Fruit Scheme) qui a été adopté en Europe en 2008. Aujourd’hui 25 des 27 Etats membres participent à ce programme ce qui représente un fantastique succès si on se souvient qu’il n’existait auparavant que 6 ou 7 programmes d’une portée limitée. L’idée : associer la consommation des F&L à l’école à une politique nutritionnelle et une alimentation équilibrée, en exposant les enfants au milieu agricole. L’objectif principal n’était pas la consommation de F&L mais de pousser les autorités sanitaires, éducatives, agricoles ainsi que toutes les parties prenantes, à façonner ensemble « la clé pour ouvrir la porte ». Nutrition, hygiène de vie saine, agriculture et environnement devraient faire naturellement partie des programmes scolaires. Nous devons investir dans nos enfants pour qu’ils maintiennent en permanence leur consommation élevée de F&L tout au long de leur vie.

Il reste beaucoup de choses à faire pour vaincre l’obésité. Gageons que les futures conférences EGEA y contribueront de manière importante.

Lars Hoelgaard
Conseiller Hors Classe, DG Agri, CE, Bruxelles
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