Evolution des tendances de consommation alimentaire dans différents pays

Édito

Durant la période 1980-2012 la population mondiale a été exposée à de grands changements alimentaires. C’est dans les années 70, que l’alimentation a commencé à évoluer vers un excès d’aliments transformés, de repas pris hors domicile ainsi que vers une plus forte consommation d’huiles et de boissons aux édulcorants.

L’alimentation peut être analysée sous divers angles, depuis les aliments jusqu’aux comportements qui orientent ce que nous mangeons. Côté comportement, on peut citer la tendance croissante à la prise des repas à l’extérieur, l’augmentation de la taille des portions et la multiplication du nombre d’occasions où l’on peut consommer des aliments durant la journée (grignotage). Ces changements ont été plus ou moins marqués de par le monde, mais mes travaux ont montré que le grignotage représente le changement le plus important. Il y a plus de 100 ans, seuls les riches et les nobles prenaient des collations et des aliments comme les biscuits étaient réservés aux voyageurs.

Les changements dominants vont, hélas, dans la mauvaise direction : réduction des légumineuses et légumes secs, des fruits et des légumes (si dans quelques pays la consommation de fruits augmente, elle est souvent remplacée par la prise de jus de fruits).

A l’échelle mondiale, les changements majeurs concernent :

  • les huiles comestibles (friture et huile ajoutée dans les plats),
  • l’augmentation de la consommation de produits d’origine animale (produits laitiers dans des pays comme l’Inde, porc, volaille et œufs dans d’autres comme la Chine),
  • l’augmentation des édulcorants dans les boissons et les aliments,
  • les plats préparés qui remplacent la cuisine familiale,
  • les repas plus souvent pris hors domicile.

Derrière tout cela, on note un abandon de la cuisine familiale dans beaucoup de régions du globe et de grandes variations dans les prix d’aliments, comme les céréales qui sont utilisées de plus en plus souvent comme source d’alimentation pour le bétail.

Barry M. Popkin
Université de Caroline du Nord à Chapel Hill - USA
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