Rentrée scolaire : les stratégies pour encourager la consommation de fruits et légumes chez les enfants

9 septembre 2021

Face à une prévalence d’obésité infantile de plus en plus importante (OMS, 2018), l’augmentation de la consommation de fruits et légumes chez les enfants est un enjeu de santé. En effet, les fruits et légumes peuvent participer à la prévention du surpoids et de l’obésité. Leur consommation dès le plus jeune âge permet aux enfants d’acquérir des habitudes alimentaires saines pour le futur. Néanmoins, la consommation de fruits et légumes chez les enfants reste en-dessous des recommandations nationales et internationales. En cette rentrée scolaire, Aprifel fait le point sur les actions et initiatives internationales visant à promouvoir la consommation de fruits et légumes chez les enfants, en se basant sur la synthèse bibliographique réalisée par l’Institut Pasteur de Lille pour Aprifel en novembre 2020.

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Les objectifs de santé publique en termes de consommation de fruits et légumes sont loin d’être atteints en France, et en particulier chez les enfants : seuls 6 % des 3 à 17 ans consomment plus de 5 portions par jour (CREDOC, 2017). De nombreuses études scientifiques montrent que l’accompagnement pédagogique autour de l’éducation à l’alimentation à l’école est un levier essentiel pour instaurer des pratiques plus favorables à la santé de l’enfant, et notamment une consommation plus importante de fruits et légumes. Mais quelles sont les stratégies qui fonctionnent le mieux ? Une synthèse bibliographique réalisée par l’Institut Pasteur de Lille pour Aprifel en novembre dernier a analysé les actions et initiatives de promotion des fruits et légumes auprès des enfants dans différents environnements (école, maison…). Sur près de 70 publications, il en ressort que certaines actions communautaires, multidirectionnelles, impliquant les parents et focalisant sur le goût, le plaisir et les approches pratiques et manuelles semblent toucher plus efficacement les enfants que les approches purement nutritionnelles et sanitaires.

Une éducation alimentaire globale intégrant l’éducation sensorielle entraîne une évolution positive des comportements alimentaires des enfants

Les interventions intégrant des stratégies multiples ou « multi-composantes » semblent être intéressantes et avoir un effet positif sur la consommation de fruits et légumes, et plus particulièrement sur la consommation de fruits (Appleton, 2016).
L’approche sensorielle visant à développer une relation de plaisir avec son alimentation offre un large éventail d’actions pédagogiques pour stimuler la consommation de fruits et légumes chez les enfants.
En outre, les activités qui nécessitent une manipulation des aliments telles que la cuisine et la participation des enfants dans la préparation des repas ou encore le jardinage qui permet une familiarisation avec l’origine des aliments s’avèrent efficaces pour augmenter la consommation des fruits et légumes chez les enfants. En effet, l’ensemble des six études sur le sujet ont rapporté des résultats positifs (Reverdy, 2008 ; Tessier, 2010 ; Somerset, 2009 ; Asigbee, 2020 ; van der Horst, 2014 ; Cabalda, 2011).
Une plus grande efficacité est également observée pour les dispositifs qui impliquent les parents aux actions pédagogiques (Ransley, 2010).
Enfin, les interventions communautaires sont également très intéressantes, cependant elles sont difficiles à évaluer et à mettre en œuvre (Borys, 2016 ; IDEFICS,2020 ; Constant, 2020).

A l’inverse, l’éducation nutritionnelle seule en classe ou celle des parents semble inefficace sur le long terme. De même, l’injonction des messages normatifs semble être contre-productive avec un sentiment de privation de liberté (Bertin, 2020).

L’exposition répétée influe positivement sur la consommation de fruits et légumes dès le plus jeune âge

Selon les études scientifiques analysées, l’exposition répétée semble avoir une influence positive dès le plus jeune âge pour augmenter la volonté de goûter les fruits et légumes chez les enfants, leur acceptabilité et favoriser un élargissement de leur répertoire alimentaire. Cette exposition peut être soutenue par divers moyens tels que la dégustation, l’exposition visuelle (stimuli visuel), la cuisine, le jeu, la lecture… Toutefois, ces différents moyens ne peuvent pas être hiérarchisés car il n’existe pas d’études comparatives permettant de connaître lequel aurait un meilleur impact. En revanche, leur combinaison pourrait avoir un potentiel intéressant (Issanchou, 2017 ; Rioux, 2018 ; Lakkakula, 2010 ; Nekitsing, 2018).

Les interventions sur l’offre alimentaire et l’environnement semblent efficaces pour augmenter la consommation de fruits mais pas de légumes

Les interventions sur l’offre alimentaire et l’environnement peuvent associer différentes stratégies comme, par exemple, servir les légumes en premier, augmenter la variété de l’offre ou encore découper des fruits. La méthode du « nudging » (coups de pouce) visant à orienter indirectement les enfants vers un choix alimentaire, s’avère également être une stratégie qui porte ses fruits.

Ces stratégies semblent efficaces pour augmenter la consommation de fruits mais les effets sont moins marqués concernant celle des légumes (Harnack, 2012 ; Marcano-Olivier, 2019) . Elles sont également insuffisantes, d’où la nécessité d’y associer des approches éducatives complémentaires (Kessler, 2016)

Pour en savoir plus :

 

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