Encourager la consommation des F&L à l’école

Édito

Augmenter la consommation de fruits et légumes (F&L) chez les enfants, constitue un objectif majeur pour les pédiatres, les nutritionnistes et les experts de santé publique. Cependant, l’environnement fortement obésogène au sein duquel les enfants évoluent, tant à la maison qu’à l’école, ne facilite pas l’atteinte d’un tel objectif.

Les enfants sont bombardés d’annonces publicitaires faisant la promotion d’aliments malsains et sont exposés aux plats cuisinés tout préparés lors des repas familiaux, à cause du “rythme de vie trépidant” de leurs parents. De plus les repas à la cantine sont souvent peu savoureux pour des raisons techniques. Malgré cette image un peu déprimante, de nombreux travaux visent actuellement à rehausser la consommation de F&L chez les enfants dans ces divers environnements, notamment dans les cantines scolaires. Les trois articles présentés dans ce numéro présentent de belles perspectives pour améliorer la consommation de F&L chez les enfants.

Redden et al. ont utilisé une stratégie simple : proposer des légumes, comme les carottes ou les brocolis, en premier et séparément des autres plats servis à la cantine scolaire. Cette initiative semble avoir des effets positifs et l’augmentation de la consommation serait majoritairement due aux nombreux écoliers qui ont mangé les légumes proposés dans des coupelles, avant de rejoindre la queue de la cafétéria.

L’article de Van Kleef et al. examine la relation entre la taille des portions proposées, leur découpage et la quantité de légumes consommés chez des écoliers néerlandais âgés de 8 à 13 ans. Les résultats suggèrent que la consommation de légumes peut être favorisée en proposant aux enfants de plus grandes parts découpées en petits morceaux.

Le troisième article (Cohen et al.) décrit les effets d’une double intervention dans une cantine : proposer des plats plus savoureux et changer la présentation des aliments. Les résultats indiquent que proposer des aliments plus savoureux est le meilleur moyen d’augmenter la consommation de F&L à court (3 mois) et à long terme (7 mois). Proposer des légumes en début de service dans des présentoirs attractifs augmente de manière significative la sélection de légumes, mais pas leur consommation globale.

Que pouvons-nous déduire de ces études intéressantes ?

Nous avons besoin :

  • D’améliorer la saveur des légumes si nous voulons que les enfants prennent plaisir à en manger et avoir pour objectif de revenir aux recettes traditionnelles et savoureuses du Régime Méditerranéen
  • D’éliminer les aliments malsains des lieux dédiés à l’éducation des enfants
  • D’une forte collaboration au sein du système scolaire et d’un soutien politique positif
  • D’abandonner les interventions à court terme qui ne génèrent pas de résultats tangibles et peuvent même être malsaines, tout en gaspillant de l’argent qui serait bien plus utile ailleurs

Enfin, les interventions doivent s’inscrire dans la durée, probablement toute une vie, pour « rendre le choix d’une alimentation saine plus facile ».

Margherita Caroli
Pédiatre et nutritionniste, Département de Prévention, Azienda Sanitaria Locale, Brindisi, ITALIE
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