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Vers une alimentation bas carbone, saine et abordable

Dans le cadre des Etats Généraux de l’Alimentation (EGA) en 2017, et avec l’objectif de sensibiliser les citoyens sur le lien entre l’alimentation et le changement climatique, le WWF France a souhaité répondre à la question suivante : Est-il possible d’améliorer la qualité nutritionnelle de son alimentation, tout en augmentant la part de produits certifiés (AB, Label Rouge, etc.), sans devoir dépenser plus pour nos courses ?

Pour le démontrer, le WWF France et Eco2 Initiative se sont associés pour élaborer un panier alimentaire durable plus respectueux de l’environnement, abordable financièrement (dont le coût n’excède pas celui du panier alimentaire moyen des français) et qui couvre les besoins nutritionnels des français.

Promouvoir les protéines végétales au détriment des protéines animales

L’étude propose ainsi un panier durable1 correspondant à la composition moyenne de l’alimentation hebdomadaire d’une famille de 4 personnes (2 adultes et 2 enfants). Ce panier, appelé « flexitarien » ², prend en compte trois indicateurs de durabilité :

  • un moindre impact carbone ³, aligné sur l’engagement de la France dans le cadre de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte et de de l’Accord de Paris (réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre françaises d’ici à 2030 par rapport à 1990 et les diviser par 4 entre 1990 et 2050) ;
  • une bonne qualité nutritionnelle, calculée selon l’approche du Nutri-Score, la signalétique nutritionnelle choisie par le Ministère de la santé, avec cinq notes allant de A à E, selon la valeur nutritionnelle du produit ;
  • un coût équivalent au panier alimentaire moyen actuel des Français (environ 190€ par semaine).

Par rapport au panier moyen actuel des français, le panier flexitarien prévoit une diminution de la viande (notamment du boeuf et du veau), une diminution des poissons sauvages, des produits transformés industriel, gras, salés et sucrés et des produits à base de farines raffinés au profit de farines complètes. La variation positive des indicateurs de durabilité réside également dans l’augmentation importante de la part de légumes, céréales et légumineuses.

Un panier flexitarien qui répond aux enjeux nutritionnel et climatique

La variation massique des aliments, mentionnés ci-dessus, permettrait de réduire de 40% l’impact carbone du panier (de 109 kg CO2 à 68 kg CO2 par semaine), et de 21% son coût (de 190€ à 147€ par semaine). Grâce à cette réduction de coût, il est possible d’introduire dans le panier flexitarien 50% de produits bio et certifiés, pour un coût équivalent à celui du panier moyen actuel des Français.

Sur le volet nutritionnel, la réduction importante des protéines animales nous conduits à estimer la teneur de certains micronutriments essentiels (vitamines A, B12, D, Ca, Fe et Znc), en sus du calcul du Nutriscore, pour couvrir les besoins nutritionnels du régimes flexitarien.

Thomas Uthayakumar
Département Agriculture et Alimentation, WWF FRANCE
  1. Pour aboutir à ce panier durable, l’étude a réalisé une comparaison entre les 3 principales études déjà menées sur la consommation des français :
    • Le panier moyen actuel des français présenté par l’étude INCA 3 (Étude individuelle des Consommations Alimentaires), réalisée par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’environnement et du travail) et publiée en juillet 2017. Cette étude donne une photographie de la consommation alimentaire actuelle moyenne en France.
    • L’assiette Livewell, réalisée en 2016 par le WWF, qui définit le profil de l’assiette durable en 2020 et en 2030.
    • L’assiette Afterres 2050, issue des travaux de Solagro, qui présente un scénario sur l’évolution des systèmes agricoles et alimentaires français à l’horizon de 2050.
  2. Le terme « flexitarien » indique un mode de consommation alimentaire qui consiste à réduire fortement sa consommation de protéines animales au profit des protéines végétales. Dans notre étude, l’assiette flexitarienne se compose ainsi de 2/3 de protéines végétales contre 1/3 de protéines animales.
  3. L’estimation de l’impact carbone d’un aliment désigne la quantité de gaz à effet de serre (en équivalent CO2) émise lors des étapes de production, transformation et transport.
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