“One Health” : vers une approche systémique et cohérente de l’alimentation avec les fruits et légumes

2 novembre 2023

A l’occasion de la journée mondiale du “One Health” et quelques semaines après la conférence EGEA, Aprifel rappelle le rôle positif et la contribution des fruits et légumes à l’approche “One Health” – une seule santé. A travers leurs bienfaits pour la santé humaine, la planète et leurs impacts sur les aspects économiques et sociaux, les fruits et légumes constituent des déterminants essentiels de la transition vers des systèmes alimentaires plus durables. Néanmoins, en raison de la complexité des systèmes alimentaires, une approche systémique et globale de l’alimentation est nécessaire pour encourager la transition vers plus de durabilité.

L’impact de l’agriculture et de notre alimentation sur l’environnement est de plus en plus documenté. Responsables de plus d’un tiers des émissions globales de gaz à effet de serre, les systèmes alimentaires actuels constituent des facteurs importants de conversion des terres, de déforestation et de perte de biodiversité (FAO, 2021).

Ainsi, les connaissances actuelles pointent l’urgence de faire évoluer les systèmes alimentaires vers davantage de durabilité. Si l’évolution des régimes alimentaires vers une végétalisation de l’assiette semble évidente, cette transition nécessite toutefois une approche systémique tenant compte des différentes dimensions et acteurs de l’alimentation.

Fruits et légumes, acteurs essentiels du « One Health »

Selon l’OMS et la FAO, la production et la consommation de fruits et légumes contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable dans une approche « One Health» (voir encadré) au travers de nombreux bénéfices en matière de :

  • Santé humaine,
  • Santé de la planète,
  • Économie et avantages sociaux (FAO & PAHO, 2021).

En effet, il est aujourd’hui bien établi que les fruits et légumes jouent un rôle prépondérant dans la prévention des maladies non transmissibles – maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, certains types de cancer – avec une réduction plus importante du risque en fonction de la variété et de la quantité consommée, et ce jusqu’à 600-800g par jour.

Au-delà des effets directs sur la santé humaine, les fruits et légumes contribuent également à la santé de la planète. En effet, leur consommation permet de garantir une alimentation riche en nutriments avec un impact environnemental plus faible – émissions de gaz à effet de serre notamment – que les autres groupes alimentaires. De plus, la grande diversité de fruits et légumes permet d’améliorer et de préserver la qualité des sols et des écosystèmes globaux et constitue une ressource nutritionnelle précieuse pour de nombreux êtres vivants (Demenois et al., 2020 ; FAO, 2020).

Enfin, la biodiversité des fruits et légumes présente des intérêts sociaux et économiques, en favorisant notamment la cohésion territoriale et le lien social entre les différents acteurs de la filière et les consommateurs (FAO & PAHO, 2021).

Ainsi, la végétalisation de l’assiette, en augmentant la part de fruits et légumes, est de plus en plus recommandée pour favoriser la transition vers des systèmes alimentaires plus sains et durables.

Transition alimentaire : la nécessité de tenir compte de la complexité des systèmes alimentaires

Si les avantages de la végétalisation de l’assiette sont largement démontrés, agir uniquement sur le changement de consommation ne suffit pas forcément pour impulser la transition alimentaire.

En effet, les systèmes alimentaires actuels sont complexes et étroitement liés. Ils regroupent l’ensemble des composantes – environnement, personnes, intrants, processus, infrastructures, institutions, etc. – et activités liées à la production, la transformation, la distribution, la préparation et à la consommation de denrées alimentaires. Ces composantes – elles-mêmes influencées par divers facteursfaçonnent notre alimentation et déterminent les impacts en matière de nutrition, de santé, d’environnement, d’économie et de société (voir figure 1).

Figure 1 : Cadre conceptuel des systèmes alimentaires en matière de régimes alimentaires et de nutrition (d’après FAO, 2017)

De plus, les systèmes alimentaires n’existent pas de manière isolée, mais interagissent entre eux ainsi qu’avec d’autres systèmes tels que les systèmes de santé, d’énergie et de transport. Ils connaissent ainsi des cycles continus de croissance, de restructuration et de renouvellement (FAO High Level Panel of Experts, 2017).

L’importance d’une approche globale et transverse à tous les secteurs de l’alimentation

Ainsi, encourager la transition vers des systèmes alimentaires durables avec des fruits et légumes nécessite de tenir compte de l’ensemble des composantes et des effets qui peuvent résulter de changements dans l’alimentation (FAO High Level Panel of Experts, 2017).

Lors de la 9ème édition des conférences EGEA – qui s’est tenue du 20 au 22 septembre 2023 – près de 150 scientifiques et parties prenantes de grandes instances ont notamment souligné la nécessité d’une approche systémique et globale de l’alimentation, transverse à tous les secteurs et disciplines scientifiques, pour que les politiques et l’ensemble des actions de la société soient cohérentes et synergiques (Communiqué de presse de la conférence EGEA, 2023).

Définition du “One Health”

Initié au début des années 2000, le concept One Health – Une seule santé- repose sur un principe simple, selon lequel la protection de la santé de l’Homme passe par la santé de l’animal et celle de l’ensemble des écosystèmes. Cette approche s’intéresse à un système biologique et social complexe – composé des différents éléments de la vie et des activités humaines – et vise à étudier leurs interactions au niveau local, national et mondial (Rüegg et al., 2018).

Le mouvement One Health a obtenu une large validation officielle grâce au soutien conjoint de l’Organisation mondiale de la santé, de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et de l’Organisation mondiale de la santé animale, ainsi qu’un « cadre mondial tripartite pour s’attaquer aux risques sanitaires à l’interface êtres humains-animaux-écosystèmes » (FAO-OIE-OMS, 2010).

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