Accessibilité des fruits et légumes à l'école, une préoccupation mondiale

Faire la promotion de la santé en favorisant la prise de responsabilité

Dans le monde entier, l’attention se focalise sur « l’épidémie d’obésité » et son impact potentiel sur la santé des jeunes et des adultes. En Nouvelle Zélande, des inquiétudes s’expriment au sujet de l’environnement alimentaire « obésogène » à l’école et dans son entourage immédiat. Des recherches ont montré qu’une mauvaise alimentation était associée à de l’absentéisme, des problèmes de comportement et des difficultés scolaires.

La question de l’utilisation des écoles pour éduquer et réguler les choix alimentaires des élèves se pose donc. Dans le monde, des établissements individuels et des agences régionales ou nationales ont mis en place différentes actions, visant à utiliser les écoles pour la promotion de comportements sains.

Nous décrivons ici quelques résultats d’une étude du programme d’éducation et de promotion de la santé à l’école « Les Fruits à l’Ecole ».

Améliorer l’état de santé des écoliers de communautés défavorisées

Les Fruits à l’Ecole est une initiative Néo Zélandaise, visant à améliorer l’état de santé des écoliers de communautés défavorisées (écoles notées 1er ou 2ème décile). Toutes les écoles primaires (des années 1 à 8) de ces déciles ont été invitées à participer à ce programme. Les élèves inscrits ont reçu gratuitement un morceau de fruit tous les jours. Les écoles ont bénéficié d’un soutien financier supplémentaire et d’autres formes de soutien par diverses agences de promotion des comportements sains.

Quatre priorités nationales de santé

Dans chaque école, un enseignant était responsable de ce programme et avait du temps libre pour s’en occuper. Les services de santé locaux ont embauché des « coordinateurs Fruits à l’Ecole » pour travailler avec plusieurs écoles.

Les activités se focalisaient sur quatre priorités nationales de santé : l’alimentation saine, l’activité physique, l’arrêt du tabagisme et la protection contre l’exposition au soleil. Les écoles pouvaient y ajouter leurs propres priorités. La première étape du programme Fruits à l’Ecole a débuté fin 2005. Cette initiative a été financée conjointement par le Ministère de la Santé et le Ministère de l’Education.

La santé et le bien-être pour créer un « climat protecteur »

Dans les écoles desservant des communautés défavorisées, les écoliers ont plus de probabilités d’être en mauvaise santé et d’avoir de plus mauvais résultats scolaires que les autres. L’évaluation du programme Fruits à l’Ecole a montré que les écoles participantes ont ciblé la santé et le bien-être pour créer un « climat protecteur » autour des écoliers. Les résultats présentés ici ont une grande importance car ils s’ajoutent aux données montrant l’utilité d’approches communautaires pour promouvoir la santé en améliorant la culture scolaire, la santé et l’éducation des écoliers.

Dans les écoles participantes, un aspect clé de la culture scolaire « Une école saine » a été la définition d’approches prioritaires permettant aux élèves de concevoir et mener des actions en fonction des intérêts de leurs pairs et de la spécificité de leur école. En étant responsabilisés, les écoliers ont développé un sentiment d’appartenance à leur école et à leur communauté. Ils ont ainsi acquis des connaissances, un savoir-faire et des compétences qui pourraient leur servir à l’avenir.

Une approche clé : confier la direction d’un projet aux jeunes

Si cette discussion se focalise sur les approches qui responsabilisent les écoliers, il ne faut pas minimiser l’importance d’autres formes de promotion de la santé. Les bonnes pratiques actuelles recommandent une vision systémique et des stratégies multi facettes pour toucher les différents aspects du système global.

Les actions de développement communautaire visant à éduquer et a faciliter plutôt qu’à contrôler, comme les actions « Des Fruits à l’Ecole », doivent être considérées comme des éléments d’une stratégie plus large.

Plutôt que de se poser la question « Quel est le seul et unique moyen efficace de provoquer un changement ? », il faut se demander « Quelle combinaison d’approches et d’actions serait la plus efficace pour améliorer la culture et les méthodes scolaires et offrir ainsi aux écoliers un futur sain » ?

Cette étude suggère que confier la direction d’un projet aux jeunes serait une approche clé qui leur offrirait les opportunités et le savoir faire dont ils auront besoin pour prendre leur futur en main.


Le rapport complet et ses références sont disponibles sur le site 5aday.co.nz
Pour plus d’informations sur le programme actuel des Fruits à l’Ecole, veuillez consulter http://www.unitedfresh.co.nz/unitedfreshinaction.html?id=5736

Sally Boyd
Conseil pour la Recherche en Education de Nouvelle Zélande
Boyd, S. Educating healthy citizens in New Zealand schools: Students leading the way. Paper presented at the Annual Meeting of the American Educational Research Association, New Orleans, USA, April 8-12, 2011.
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