Le fossé entre les recommandations et les consommations réelles (en Europe)

Édito

Le fossé des Fruits et Légumes en Europe

Une consommation importante de Fruits et Légumes (F&L) représente la base d’une alimentation préventive pour les principales pathologies, comme les maladies cardiovasculaires, le diabète, les cancers digestifs et l’obésité.

L’édition 2009 du Rapport Européen sur la Nutrition et la Santé indique que la consommation journalière minimum de 400g de F&L (à l’exclusion des pommes de terre et autres tubercules) – minimum recommandé par la FAO et l’OMS – est encore loin d’être respectée dans de nombreux pays Européens. Selon les enquêtes nutritionnelles réalisées sur la population adulte, ces recommandations ne sont suivies qu’en Autriche, Allemagne, Italie et Pologne.

Les « bilans alimentaires », réalisés par la FAO, offrent une vision globale de l’approvisionnement alimentaire d’un pays sur une période donnée et des quantités et types d’aliments disponibles. Bien qu’on observe une augmentation de l’approvisionnement moyen en F&L au cours de ces dernières années, dans presque les deux tiers des 53 pays membres de la Région européenne de l’OMS, l’approvisionnement moyen est en dessous des 600g recommandés par personne et par jour.

Le second domaine d’intervention du Plan d’action européen de l’OMS pour une politique alimentaire et nutritionnelle 2007-2012, s’intitule « Assurer un approvisionnement durable en aliments sûrs et sains ». Les Etats Membres sont encouragés à prendre des mesures afin d’améliorer la disponibilité et le coût des F&L. Comment ? En révisant leurs politiques agricoles ; en fournissant des conseils techniques et des incitations à la commercialisation aux maraîchers locaux et en réduisant les barrières commerciales à l’importation.

L’analyse préliminaire des données disponibles sur les politiques nationales, réalisée par le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, révèle que 9 documents seulement portent sur l’objectif d’augmenter la production et la culture de F&L. En revanche, les campagnes ciblant la disponibilité des F&L dans un contexte local, comme les écoles et les lieux de travail, ont été largement déployées. Idem pour les initiatives visant à augmenter la consommation individuelle. Pour ce qui est de la réduction du fossé entre recommandations et chiffres réels de consommation de F&L en Europe, ces initiatives sont prometteuses. Mais de nombreux pays doivent encore faire des efforts dans ce domaine.

Trudy Wijnhoven
Technicien surveillance alimentaire Bureau régional de l’Organisation Mondiale de la Santé pour l’Europe, Copenhague, Danemark
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