Les fruits et légumes ne cessent de nous surprendre !

Édito

Bénéfi ces moins connus des fruits et légumes : nouvelles données, nouvelles recherches !

Les bénéfices de la consommation régulière de fruits et légumes dans la prévention de nombreuses pathologies chroniques sont aujourd’hui largement démontrés.

Ce nouveau numéro d’Equation Nutrition se focalise sur des effets bénéfi ques moins connus des fruits et légumes pour la santé.

Ainsi, Neville et Woodside s’intéressent à la relation entre la consommation de F&L sur la force et la puissance musculaire chez les adolescents. Ces auteurs ont étudié 2000 adolescents âgés de 12 à 15 ans ayant participé au Young Hearts (YH) Project 2000. Leur étude révèle que la puissance musculaire est signifi cativement plus élevée chez les garçons et les fi lles qui ont les apports les plus élevés en fruits et légumes en comparaison à ceux qui ont des apports moindres, après ajustement sur des facteurs confondants. Des études précédentes avaient révélé des résultats comparables mais portaient sur des populations adultes. Reste à mieux comprendre les mécanismes à l’origine des effets des fruits et légumes sur les muscles: forte teneur en antioxydants protégeant contre le stress oxydant et l’infl ammation des cellules musculaires, effet alcalinisant aidant à combattre l’excès d’acide, infl uence des nitrates sur l’effi cacité des mitochondries dans le muscle …. Autre sujet original abordé par Eslamian et ses collègues de l’Université de Téhéran: l’effet d’une alimentation riche en fruits et légumes sur la qualité du sperme, notamment l’asthénospermie (réduction de la mobilité et de la vitalité des spermatozoïdes). Ces auteurs ont étudié les associations entre les habitudes alimentaires et l’asthénospermie. Cette étude cas contrôle a porté sur 342 hommes de 20 à 40 ans dont 107 présentaient une asthénospermie. Deux modèles alimentaires ont émergé : le prudent pattern (riche en fruits, légumes, poisson, volaille, céréales complètes, laitages allégés, huiles végétales) et le classique «western pattern» (riches en viande rouge, sucres, sodas, graisses hydrogénées, snacks…). Les résultats sont clairs : les participants qui avaient les scores les plus élevés de «prudent pattern» avaient une réduction de 54% du risque d’asthénospermie comparés à ceux du tertile le plus bas.

Enfi n, l’article de Steenbruggen et coll., s’intéresse aux effets de l’alimentation sur la fatigue inexpliquée chez les enfants. Leur étude d’intervention a porté sur une centaine d’enfants âgés de 2 à 18 ans, atteints de fatigue inexpliquée. Le groupe intervention a suivi pendant 3 mois une alimentation riche en légumes verts, viande de boeuf, lait entier et beurre alors que le groupe contrôle gardait son alimentation habituelle. Les enfants du groupe intervention ont montré une réduction signifi cative du besoin de dormir. De plus une réduction signifi cative de la fatigue cognitive était associée à la consommation de légumes verts, alors que le besoin de sommeil était d’avantage réduit chez les enfants qui consommaient du lait entier quotidiennement. Explications possibles ? Richesse en antioxydants des légumes, forte concentration de mélatonine dans le lait, effet sur l’immunité… L’avenir nous le dira sans doute.

Bonne lecture à tous !

Thierry Gibault
Nutritionniste, endocrinologue, Paris - FRANCE
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