Consommation de fruits et légumes et prévention du diabète de type 2

Aliments riches en glucides et incidence du diabète de type 2 : quelles associations?

Environ 460 millions d’adultes souffraient de diabète dans le monde en 2019, dont neuf cas sur dix étaient de type 2 (Fédération Internationale du Diabète, 2019). L’alimentation  est l’un des principaux facteurs de risque modifiables du diabète de type 2, en raison de ses effets sur la glycémie postprandiale, sur la résistance à l’insuline et  sur l’obésité (Augustin, 2015). Les glucides alimentaires en particulier sont soupçonnés depuis longtemps d’être associés au risque de diabète de type 2. Cependant, l’effet métabolique est différent selon les types de glucides et les aliments (Schwingshackl, 2017).

Cette étude analyse l’association entre les apports de différents types de glucides et des aliments riches en glucides, et l’incidence du diabète de type 2. Les apports alimentaires de 26 622 participants (dont 61% de femmes) du sud de la Suède ont été évalués au préalable (de 1991 à 1996) à l’aide d’une une enquête alimentaire. Au cours d’un suivi d’une durée moyenne de 18 ans, 4 046 cas ont été identifiés.

Caractéristiques des cas de diabète de type 2

Au cours des 18 années de suivi, les hommes ont été plus nombreux que les femmes à développer un diabète de type 2 (18,8 % contre 12,9 %). Par rapport à ceux n’en ayant pas présenté, les sujets atteints de diabète de type 2, tant chez les hommes que chez les femmes, avaient un IMC, un tour de taille et un pourcentage de graisse corporelle plus élevés au départ. Ils étaient également plus enclins à déclarer une faible activité physique et moins susceptibles d’avoir un diplôme universitaire.

Les fruits ont été inversement associés au diabète de type 2 dans les deux sexes, les légumes seulement chez les hommes.

Après ajustement des facteurs de confusion potentiels – tels que le mode de vie (activité physique, consommation d’alcool, tabagisme, etc.), l’IMC et les facteurs alimentaires – les résultats obtenus en comparant le quintile supérieur et le quintile inférieur de la consommation sont les suivants :

  • la consommation de fruits (consommation médiane dans le quintile supérieur = 357 g/jour) et de monosaccharides (glucose, fructose et galactose) était inversement associée à l’incidence du diabète de type 2.
  • les disaccharides (saccharose, lactose et maltose) et les sucreries étaient tous deux positivement associés à l’incidence du diabète de type 2.

Après stratification sur le sexe, la consommation de légumes (consommation médiane dans le quintile supérieur = 301 g/jour) ainsi que la consommation de marmelade/miel/confiture étaient inversement associées à l’incidence du diabète de type 2 chez les hommes uniquement, tandis que la consommation de chocolat était associée positivement chez les femmes seulement.

De plus, une tendance inverse significative entre la consommation de céréales complètes et l’incidence du diabète de type 2 a été observée avant ajustement des facteurs de confusion alimentaires – mais qui a été atténuée après ajustement.

De même, les apports en fibres étaient inversement associés à l’incidence du diabète de type 2 dans le modèle de base. Cependant, après un nouvel ajustement, aucune association n’a été trouvée.

Comment expliquer l’effet protecteur des fruits et légumes contre le diabète de type 2 ?

Les fruits et les légumes peuvent tous deux protéger contre la survenue du diabète de type 2. Leurs effets protecteurs sont sans doute dus à leur faible densité énergétique ainsi qu’à leur teneur en fibres et en polyphénols (en particulier les flavonoïdes). Des associations inverses non linéaires avec le risque de  diabète de type 2 ont été mises en évidence pour les polyphénols et les flavonoïdes dans une méta-analyse récente. Cependant, davantage d’études sont nécessaires pour confirmer cette association (Rienks, 2018). En outre, le rôle de la consommation de  fruits et légumes dans la prévention d’autres maladies non transmissibles, comme les maladies cardiovasculaires, et de la mortalité toutes causes confondues, a déjà été bien établi (Yip, 2019).

En conclusion, des apports plus élevés en fruits (présence de monosaccharides) ont été associés à une réduction du risque de diabète de type 2, alors que des corrélations positives ont été trouvées pour les sucreries (présence de disaccharides). D’autres associations spécifiques au sexe ont également été identifiées, notamment une association inverse pour la consommation de légumes chez les hommes. De nouvelles études sont nécessaires pour explorer plus avant ces associations.

Kjell Olsson
Department of Clinical Sciences Malmö, Lund University, SWEDEN
Article basé sur : Olsson K, et al. Associations of carbohydrates and carbohydrate-rich foods with incidence of type 2 diabetes. Br J Nutr. 23 déc. 2020 ;1-11.
  • Atlas du diabète de la FID (2019). Bruxelles, Belgique : Fédération Internationale du Diabète (IDF)
  • Augustin et al. (2015) Glycemic index, glycemic load and glycemic response: an International Scientific Consensus Summit from the International Carbohydrate Quality Consortium (ICQC).  Nutr Metab Cardiovasc Dis 25, 795–815.
  • Schwingshackl L, et al. (2017) Food groups and risk of type 2 diabetes mellitus: a systematic review and meta-analysis of prospective studies. Eur J Epidemiol 32, 363–375.
  • Rienks J, et al. (2018). Polyphenol exposure and risk of type 2 diabetes: dose-response meta-analyses and systematic review of prospective cohort studies. Am J Clin Nutr 108, 49–61.
  • Yip CSC, et al. (2019). The associations of fruit and vegetable intakes with burden of diseases: a systematic review of meta-analyses. J Acad Nutr Diet 119, 464–481.
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