Consommation de fruits et légumes et prévention du diabète de type 2

L’Anses actualise les références nutritionnelles pour la population française

Les références nutritionnelles sont repères d’apports alimentaires destinés à assurer que les besoins des populations soient couverts, sans être excessifs. Le 23 avril 2021, l’Anses a publié une actualisation des références nutritionnelles en vitamines et minéraux pour la population française. Ce travail vient compléter la mise à jour faite en 2016 pour la population adulte en ajoutant notamment des références pour les populations spécifiques – nourrissons, enfants, adolescents, femmes enceintes et allaitantes et personnes âgées – pour lesquelles les valeurs dataient de 2001. A l’occasion de cette publication, l’Anses souligne la couverture insuffisante des apports en vitamine D et vitamine B9 chez une partie de la population.

Les références nutritionnelles (voir encadré) sont des outils essentiels pour les professionnels de la nutrition et de la santé ainsi que pour les autorités sanitaires. Elles sont notamment utilisées pour s’assurer que les apports nutritionnels de la population sont adéquats ou encore pour orienter les consommateurs à faire des choix alimentaires sains. Ces valeurs varient selon l’âge, le sexe mais aussi en fonction du niveau d’activité physique, de l’état physiologique (comme la grossesse par exemple) ou encore des habitudes alimentaires. Après un premier travail réalisé en 2016 pour les adultes, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail (Anses) a réévalué l’ensemble des références nutritionnelles en vitamines et minéraux pour les populations dites « spécifiques » et complété le travail fait en 2016 pour certains nutriments qui n’avaient alors pas pu être traités. Ce travail a été réalisé à partir d’études menées le plus souvent dans un contexte alimentaire de type occidental et de références définies par d’autres instances, notamment l’Efsa.

Un outil clé en main accessible en ligne

Grâce à cette actualisation, l’ensemble de la population en bonne santé est couverte (à l’exclusion des populations ayant une activité physique régulière d’intensité élevée). Ces nouvelles références sont à la disposition des professionnels de santé. Elles sont notamment utiles dans le cadre d’un suivi individualisé diététique préventif ou dans le contexte d’un accompagnement thérapeutique. Les données par vitamine ou par minéral sont accessibles directement sur le site de l’Anses. Pour chaque micronutriment est décrit le rôle/la fonction, les symptômes d’une déficience ou d’une carence, les sources alimentaires et les références nutritionnelles par catégorie de population : nourrissons, enfants, adolescents, la population adulte dont les femmes enceintes ou allaitantes. Pour les nourrissons, les références nutritionnelles proposées concernent les nourrissons nés à terme et de poids normal. En ce qui concerne les femmes enceintes ou allaitantes, les références nutritionnelles peuvent parfois être déclinées selon le trimestre de la grossesse ou selon l’âge de la mère (femme adulte ou adolescente). Pour les personnes âgées, l’agence précise que les données se sont avérées insuffisantes pour donner des valeurs spécifiques, ainsi la valeur de l’adulte s’applique par défaut.

Des apports insuffisants en vitamine D et B9

A l’occasion de cette publication, l’Anses souligne la couverture insuffisante des apports en vitamine D et B9 chez une partie de la population. « Plus de 70 % des adultes français présentent toujours une insuffisance d’apport en vitamine D, voire une carence dans 6,5 % des cas.
En prévention, l’Agence rappelle que la couverture des besoins en vitamine D peut être assurée par :

  • l’exposition au soleil : 15 à 20 minutes au soleil en fin de matinée ou dans l’après-midi permet d’assurer à l’organisme un apport journalier suffisant en vitamine D ;
  • la consommation d’aliments riches en vitamine D notamment les poissons gras, certains champignons (girolles, cèpes et morilles), les produits laitiers enrichis en vitamine D, le jaune d’œuf, le chocolat noir, etc.

En ce qui concerne la vitamine B9, le principal enjeu est de prévenir le défaut de fermeture du tube neural, une anomalie grave de développement du fœtus qui peut survenir si les apports de la mère en vitamine B9 sont insuffisants. L’Anses précise que ne considérer cet enjeu qu’au moment de la période préconceptionelle ne parait pas suffisamment protecteur au regard des grossesses non programmées. Ainsi, la couverture des besoins en vitamine B9 de la population féminine en âge de procréer doit faire l’objet d’une attention particulière. Dans ce but, l’Anses rappelle que les besoins en vitamine B9 peuvent notamment être couverts par la consommation de légumes à feuilles vertes, légumineuses, levures en paillettes, germes de blé ou jaune d’œuf…

Les fruits et légumes, sources de vitamines et minéraux

Les fruits et légumes contiennent des quantités intéressantes de vitamines et minéraux, de fibres alimentaires et d’anti-oxydants tels que les polyphénols. La consommation quotidienne d’une variété de fruits et de légumes contribue à assurer un apport adéquat en ces nutriments, indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. En France, la 3ème étude individuelle et nationale sur la consommation alimentaire (étude INCA 3) a montré que les fruits et légumes sont des contributeurs majeurs aux apports en béta-carotène, vitamine B9, vitamine C, vitamine E, fibres, potassium.

Les références nutritionnelles

Le terme général « référence nutritionnelle » regroupe un ensemble de valeurs :

  • Besoin Nutritionnel Moyen (BNM)
    Le BNM est le besoin moyen au sein de la population, tel qu’estimé à partir de données individuelles d’apport en relation avec un critère d’adéquation nutritionnelle lors d’études expérimentales.
  • Référence Nutritionnelle pour la population (RNP)*
    La RNP est l’apport qui couvre en théorie le besoin de presque toute la population considérée (97,5 % dans la plupart des cas), tel qu’estimé à partir des données expérimentale. Cette définition correspond à celle du terme « apport nutritionnel conseillé » (ANC), qui n’est plus utilisé à ce jour.
  • Apport satisfaisant (AS)
    L’AS est défini comme l’apport moyen d’une population ou d’un sous-groupe pour lequel le statut nutritionnel est jugé satisfaisant
  • Limite supérieure de sécurité (LSS)
    La LSS est définie comme l’apport journalier chronique maximal d’une vitamine ou d’un minéral considéré comme peu susceptible de présenter un risque d’effets indésirables sur la santé de toute la population.

Pour en savoir plus :

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