Politiques publiques : un levier pour promouvoir une alimentation saine
En bref

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Le stress oxydatif et l’inflammation sont des phénomènes susceptibles de relier l’obésité au diabète. Une étude récente a évalué les effets d’une consommation accrue de fruits et légumes sur ces paramètres. Au total, 965 participants ont été recrutés puis classés en fonction de leur consommation quotidienne de fruits et légumes. Les facteurs de risque métabolique ont ensuite été comparés pour chaque groupe. La consommation accrue de fruits et légumes a été associée à une diminution significative des marqueurs inflammatoires et des marqueurs de stress oxydatif comme les TBARS, ainsi qu’à une augmentation des teneurs en enzymes antioxydantes. Chez les sujets obèses, les bienfaits de cette consommation étaient indépendants des variations du poids corporel et du tour de taille, et sont restés constants au cours du suivi.

Les repas représentent un cadre propice pour façonner les choix et les préférences alimentaires des enfants. Une étude d’intervention a examiné l’effet de l’allongement de la durée des repas sur la consommation de fruits et légumes chez les enfants. Deux groupes de participants ont été suivis : un groupe contrôle pour lequel la durée de repas était habituelle et un groupe d’intervention pour lequel cette durée s’allongeait de 50%. Les résultats montrent que la consommation de fruits et légumes, ainsi que l’état de satiété étaient significativement plus importants chez les enfants du groupe intervention. De même, le nombre de bouchées par minute était significativement plus faible. Ce travail suggère ainsi qu’augmenter la durée des repas en famille permettrait d’améliorer la qualité de l’alimentation et les comportements alimentaires des enfants.

Redéfinir les systèmes alimentaires sur la base des principes de circularité permettrait de générer de nombreux bénéfices pour l’environnement. Dans ce contexte, une étude récente a évalué les effets de l’adoption de trois scénarios de production alimentaire sur les systèmes alimentaires en Europe et au Royaume-Uni. D’après ce travail, le deuxième scénario proposé permettrait de réduire de 71% l’utilisation des terres agricoles et de 29 % les émissions de gaz à effet de serre par habitant. En cas de pénurie alimentaire, les économies réalisées sur les terres agricoles permettraient de nourrir 767 millions de personnes supplémentaires en dehors de l’Union Européenne, en augmentant cependant les émissions globales de gaz à effet de serre de 55%. Ce travail démontre que la transition vers des systèmes alimentaires circulaires implique des changements séquentiels entre toutes ses composantes et permettrait de préserver la santé humaine et planétaire

Une revue récente examine les données disponibles sur l’association entre la qualité du régime alimentaire et le risque de fausse couche chez les femmes en âge de procréer. Au total, 20 études ont été inclues dans ce travail. D’après l’analyse des données recueillies, l’adhésion à un régime alimentaire complet constitué d’aliments sains ou présentant un indice élevé d’antioxydants alimentaires est associée à une réduction du risque de fausse couche. En revanche, une alimentation riche en produits ultra-transformés est associée à un risque accru de fausse couche. Les preuves concernant la consommation de viande, de matières grasses et d’édulcorants restent insuffisantes pour établir un lien avec le risque de fausse couche.

Une étude américaine a comparé les émissions de gaz à effet de serre ainsi que le coût et la qualité de l’alimentation de 5 modèles alimentaires reposant sur une restriction dans la consommation de certains aliments/composants ou dans les prises alimentaires. Les résultats montrent que le régime à teneur limitée en matières grasses présente la meilleure qualité de l’alimentation alors que le régime limité dans le temps disposait du plus faible score de qualité d’alimentation. Le régime végétal est le moins coûteux et celui générant le moins d’émissions de gaz à effet de serre. Le régime à teneur limitée en glucides présentait le coût le plus élevé, mais une qualité d’alimentation et des émissions de gaz à effet de serre intermédiaires. Ainsi, ce travail démontre que la plupart des modèles alimentaires sont associés à des compromis en matière de durabilité. La nature de ces compromis pourrait contribuer à éclairer les discussions sur la politique alimentaire aux États-Unis.