Politiques publiques : un levier pour promouvoir une alimentation saine

Avis d’expert – Politiques publiques pour une alimentation saine et riche en fruits et légumes – 2 questions à Louis Georges Soler

Louis Georges Soler Equation Nutrition
Louis-Georges Soler Economiste et spécialiste des filières agricoles et agroalimentaire -INRAE)
A propos de l’auteur

Louis-Georges Soler est, depuis 2018, directeur scientifique adjoint « Alimentation et bioéconomie » à l’INRAe. Il est économiste et spécialiste des filières agricoles et agroalimentaires. Au cours des dernières années, il a participé à de nombreux projets de recherche aux niveaux national et européen sur les déterminants de la consommation alimentaire, les comportements des entreprises et des filières en matière de qualité et de sécurité des aliments, et l’évaluation des politiques publiques dans les domaines de l’alimentation, de la santé et de l’environnement.

VRAI OU FAUX ?
Question 1 Informer la population sur l’équilibre alimentaire suffit pour induire des changements de comportements alimentaires ? Faux

Au niveau international, les études sur les campagnes d’information visant à promouvoir la consommation de fruits et légumes montrent en général des effets relativement faibles à court terme sur le changement de comportements alimentaires. Toutefois, ces campagnes sont justifiées pour au moins deux raisons.

D’une part, elles participent à l’évolution progressive des normes sociales, susceptible de favoriser des changements à plus long terme dans les modes de consommation. Ainsi, les sociologues observent que les repères de consommation de fruits et légumes font moins l’objet d’oppositions ou de rejet qu’il y a une quinzaine d’années, en particulier au sein des classes populaires.

D’autre part, ces campagnes sont généralement jugées comme rentables d’un point de vue coût/efficacité. En effet, même si l’effet direct à court terme est faible, les gains liés aux bénéfices pour la santé qui en découlent (NDLR prévention des maladies chroniques et de leur impacts) sont supérieurs aux coûts des campagnes d’information (Irz, 2015).

Modifier les comportements alimentaires est un objectif difficile à atteindre. L’information n’est jamais suffisante pour y parvenir. Cela demande de jouer simultanément sur de nombreuses composantes, y compris du côté de l’offre en rendant notamment les produits plus disponibles et accessibles dans l’ensemble de l’environnement alimentaire.

Question 1 Informer la population sur l’équilibre alimentaire suffit pour induire des changements de comportements alimentaires ? Faux

Au niveau international, les études sur les campagnes d’information visant à promouvoir la consommation de fruits et légumes montrent en général des effets relativement faibles à court terme sur le changement de comportements alimentaires. Toutefois, ces campagnes sont justifiées pour au moins deux raisons.

D’une part, elles participent à l’évolution progressive des normes sociales, susceptible de favoriser des changements à plus long terme dans les modes de consommation. Ainsi, les sociologues observent que les repères de consommation de fruits et légumes font moins l’objet d’oppositions ou de rejet qu’il y a une quinzaine d’années, en particulier au sein des classes populaires.

D’autre part, ces campagnes sont généralement jugées comme rentables d’un point de vue coût/efficacité. En effet, même si l’effet direct à court terme est faible, les gains liés aux bénéfices pour la santé qui en découlent (NDLR prévention des maladies chroniques et de leur impacts) sont supérieurs aux coûts des campagnes d’information (Irz, 2015).

Modifier les comportements alimentaires est un objectif difficile à atteindre. L’information n’est jamais suffisante pour y parvenir. Cela demande de jouer simultanément sur de nombreuses composantes, y compris du côté de l’offre en rendant notamment les produits plus disponibles et accessibles dans l’ensemble de l’environnement alimentaire.

Question 2 La mise en place de subventions pour les fruits et légumes est une stratégie efficace pour augmenter leur consommation Vrai & Faux

Afin de prévenir l’apparition de certaines maladies liées à l’alimentation (obésité, maladies cardiovasculaires, diabète de type 2…), l’Organisation Mondiale de la Santé recommande la mise en œuvre de politiques fiscales telles que des subventions pour les fruits et légumes, combinées à la taxation d’aliments riches en sucre, sel, graisses saturées et des boissons sucrées (OMS, 2022). Des actions ciblées sur les populations défavorisées peuvent également viser à soutenir la consommation de fruits et légumes au travers de coupons et de bons d’achats (Buscail, 2018).
De la même façon que pour les campagnes d’information, ces politiques fiscales ont des effets qui vont dans le bon sens d’un point de vue nutritionnel. Une analyse récente du World Cancer Research Fund International menée sur 30 pays européens a mis en exergue certaines priorités pour les politiques, notamment l’utilisation d’outils économiques pour aborder la question de l’accessibilité des aliments et des incitations à l’achat telles que les subventions pour les aliments sains (WCRF, 2023). Toutefois, les effets sont là aussi généralement assez modestes. Les achats alimentaires sont sensibles aux prix, mais sont aussi déterminés par des facteurs plus rigides, comme les préférences sensorielles, les habitudes alimentaires, qui n’évoluent que sur le long terme.
L’environnement alimentaire, au-delà du prix, est aussi un déterminant majeur. L’étude des actions ciblées sur des populations défavorisées montrent que, pour être efficace, la mise en place de telles subventions doit être accompagnée par d’autres dispositifs, basés notamment sur l’accompagnement (pratiques culinaires).
L’évolution de l’offre alimentaire à l’école et en restauration collective peut aussi être un support de changement.

Question 2 La mise en place de subventions pour les fruits et légumes est une stratégie efficace pour augmenter leur consommation Vrai & Faux

Afin de prévenir l’apparition de certaines maladies liées à l’alimentation (obésité, maladies cardiovasculaires, diabète de type 2…), l’Organisation Mondiale de la Santé recommande la mise en œuvre de politiques fiscales telles que des subventions pour les fruits et légumes, combinées à la taxation d’aliments riches en sucre, sel, graisses saturées et des boissons sucrées (OMS, 2022). Des actions ciblées sur les populations défavorisées peuvent également viser à soutenir la consommation de fruits et légumes au travers de coupons et de bons d’achats (Buscail, 2018).
De la même façon que pour les campagnes d’information, ces politiques fiscales ont des effets qui vont dans le bon sens d’un point de vue nutritionnel. Une analyse récente du World Cancer Research Fund International menée sur 30 pays européens a mis en exergue certaines priorités pour les politiques, notamment l’utilisation d’outils économiques pour aborder la question de l’accessibilité des aliments et des incitations à l’achat telles que les subventions pour les aliments sains (WCRF, 2023). Toutefois, les effets sont là aussi généralement assez modestes. Les achats alimentaires sont sensibles aux prix, mais sont aussi déterminés par des facteurs plus rigides, comme les préférences sensorielles, les habitudes alimentaires, qui n’évoluent que sur le long terme.
L’environnement alimentaire, au-delà du prix, est aussi un déterminant majeur. L’étude des actions ciblées sur des populations défavorisées montrent que, pour être efficace, la mise en place de telles subventions doit être accompagnée par d’autres dispositifs, basés notamment sur l’accompagnement (pratiques culinaires).
L’évolution de l’offre alimentaire à l’école et en restauration collective peut aussi être un support de changement.

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