Comment augmenter la consommation de fruits & légumes à l’école ?

Limiter les collations à l’école pour augmenter la consommation de fruits et légumes

L’alimentation des enfants américains est de piètre qualité : riche en sucres et en matières grasses, pauvre en fruits et légumes (F&L) et en céréales complètes. Dans l’un de ses rapports, l’Institut de Médecine a proposé de limiter les collations à l’école, sans restreindre la disponibilité des F&L1.

L’objectif des auteurs ? Observer si l’application d’une politique limitant l’accessibilité aux collations à l’école serait associée à une plus forte consommation de F&L dans un échantillon national, représentatif d ‘élèves de CM22.

Une cohorte de plus de 10 000 enfants de CM2

La cohorte “Early Childhood Longitudinal Study-Kindergarten“ (ECSL-K) comprenait 10 285 écoliers de CM2 inscrits dans 2 065 écoles primaires3.

On a demandé aux enfants combien de fois durant la semaine précédente, ils avaient mangé de la salade verte, des carottes, des pommes de terre (à l’exception des frites, des pommes de terre sautées ou des chips) et d’autres F&L (à l’exclusion des jus de fruits).

Les réponses ont été cotées : rarement (<1 fois/jour), parfois (1-3 fois/jour) ou souvent (>3 fois/ jour).

Les directeurs d’école ont été interrogés sur les différentes collations disponibles dans les distributeurs, à la cantine, à la cafétéria et au snack bar de leur établissement. Ces collations étaient, soit riches en sucres et en matières grasses (barres chocolatées, bonbons, biscuits, crackers, cakes, crème glacée, collations salées), soit pauvres en matières grasses ou représentées par des produits de boulangerie (ficelles, petits pains ronds, bagels). La politique de l’école était considérée comme “restrictive” lorsqu’il n’y avait pas de collation accessible et “non restrictive” lorsqu’au au moins une sorte de collation était accessible.

Des recommandations non respectées

L’alimentation des enfants ne correspondait pas aux recommandations de consommation journalière des F&L :

  • 40% des enfants mangeaient rarement des fruits, c’est-à-dire moins d’une fois par jour,
  • 61% mangeaient rarement des légumes.
  • 9% des enfants consommaient fréquemment des fruits, c’est-à-dire plus de 3 fois/jour,
  • 16% consommaient des légumes plus de 3 fois/jour.

Les enfants avaient une consommation plus élevée de F&L lorsque leur école menait une politique “restrictive” concernant les collations.

Lorsque les écoles avaient une politique “non restrictive”, le nombre et le type de collations ne jouaient pas de rôle déterminant dans l’association entre la disponibilité des collations et la consommation de F&L.

L’intérêt de restreindre les collations

Les auteurs ont observé des différences discrètes au niveau de la consommation de F&L entre les enfants d’écoles ayant une politique “restrictive” versus ceux d’écoles ayant une politique “non restrictive”. Ces modestes résultats étaient prévisibles étant donné l’importance de toutes sortes d’autres facteurs environnementaux qui influencent la consommation de fruits et légumes4, 5 comme la disponibilité à la maison, l’accessibilité, les caractéristiques familiales, la consommation parentale et l’éducation. Néanmoins, une politique qui restreint les collations à l’école pourrait jouer un rôle important dans l’amélioration de la qualité de l’alimentation des enfants qui passent beaucoup de temps à l’école. Une telle mesure peut les aider à faire des choix alimentaires plus sains.

Edward A. Frongillo
Ecole de Santé Publique, University de Caroline du Sud, Culumbia - USA
Wendy Gonzalez
Ecole de Santé Publique, University de Caroline du Sud, Culumbia - USA
  1. Committee on Nutrition Standards for Foods in Schools. Nutrition standards for foods in school: leading the way toward heathier youth. Washington, DC: Institute of Medicine; 2007.
  2. Gonzalez w. et al. J. Nutr. 2009; 139:142-144,
  3. US Department of Education. Early Childhood Longitudinal Study Kindergarten-fifth grade public-use data file ECLS-K. Washington, DC: US Department of Education; 2004.
  4. Cullen KW et al. Health Educ Behav. 2003; 30:615-26.
  5. Van der Horst K et al. Health Educ Res. 2007; 22:203-26.
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