Impact de l’environnement sur la consommation de fruits & légumes

Nutrition des ados : rien ne vaut les repas de famille

La disponibilité en aliments sains ou malsains à la maison, un exemple parental d’alimentation saine, les habitudes alimentaires familiales et les contraintes professionnelles : tous ces éléments influencent les habitudes alimentaires des enfants et des familles.

Une étude se penche sur l’influence des repas pris en famille chez les adolescents.

Un aspect important associé au bien-être des adolescents

Les repas pris en famille représentent un aspect important de l’environnement familial associé au bien-être global des adolescents. Les adolescents qui prennent leur repas en famille consomment globalement plus de fruits et légumes (F&L), moins de boissons sucrées, prennent plus souvent un petit déjeuner et ont un meilleur profil nutritionnel, en particulier pour le calcium et les graisses saturées. En outre, la prise régulière de repas en famille durant l’adolescence est associée à de meilleures habitudes alimentaires à l’âge adulte.

D’où l’objectif de notre recherche menée sur une vaste population hétérogène d’adolescents : examiner les relations entre la consommation de repas en famille, d’autres aspects de l’environnement alimentaire familial et divers comportements nutritionnels pouvant influencer la nutrition de l’adolescent,

Plus de 3000 étudiants interrogés

Les données ont été récoltées à partir des mesures de base de l’étude de prévention de l’obésité dans les communautés du Pacifique (Obesity Prevention In Communities – OPIC), une intervention multicentrique dont le but était de réduire le surpoids et l’obésité, en particulier chez les adolescents du Pacifique. Les données ont été recueillies en Nouvelle-Zélande au cours de l’année scolaire 2005 et les participants étaient choisis parmi six écoles secondaires, dans une zone géographique défavorisée bien délimitée.

Tous les élèves qui allaient en cours les jours du recueil des données ont été invités à répondre à un questionnaire portant sur leurs comportements alimentaires et leur activité physique. 3245 élèves ont accepté d’y participer, soit un taux de réponse 62%. Au final, les réponses complètes et les mesures anthropométriques ont été analysées chez 3119 étudiants. Les parents des élèves âgés de moins de 16 ans et des étudiants âgés de plus de 16 ans ont également consenti à participer à l’enquête.
Le comité d’éthique de l’Université d’Auckland pour les études cliniques a approuvé cette étude.

4 élèves sur 6 prennent le repas du soir en famille

Au total, 42% des élèves avaient pris leur repas en famille tous les soirs au cours des 5 derniers jours. La fréquence des repas en famille était positivement associée à de nombreux aspects sains de l’environnement alimentaire familial. Ainsi, les adolescents qui prenaient leur repas en famille tous les soirs, percevaient significativement plus de soutien parental en faveur d’une alimentation saine, passaient un temps plus limité devant la télévision et avaient plus de fruits à leur disposition à la maison.

La fréquence des repas en famille était également significativement associée (p<0,001) à la consommation de cinq F&L par jour, à la consommation de fruits au goûter, à un repas de midi emporté à l’école et préparé à la maison et à la consommation d’un petit déjeuner De plus, dans de nombreux cas, la robustesse de l’association augmentait avec la fréquence des repas pris en famille.

Peu d’effet sur les collations malsaines

Il est intéressant de noter que la fréquence des repas en famille n’était pas liée à la disponibilité d’aliments moins sains (chips, chocolats, boissons sucrées) à la maison ou à des comportements peu sains (consommation de boissons sucrées, de restauration rapide, de frites ou de barres chocolatées au goûter). La plupart du temps, les adolescents qui prenaient leur repas en famille chaque jour avaient la même probabilité d’avoir des aliments moins sains à la maison et la même probabilité d’en consommer que ceux qui ne prenaient pas de repas en famille.

Nos résultats suggèrent que de nombreux aspects positifs de l’environnement nutritionnel familial sont associés aux repas pris en famille et pourraient être responsables des associations positives avec une meilleure alimentation chez les adolescents. Les interventions pour promouvoir les repas familiaux devraient explorer les facteurs qui empêchent les familles d’être à table ensemble et prendre en compte d’autres aspects de l’environnement familial qui peuvent favoriser une alimentation saine. Ainsi, l’implication la plus pertinente serait peut être que ces interventions s’attaquent à la disponibilité et à la consommation d’aliments malsains à la maison.

Jennifer Utter
Ecole de Santé Publique, Université d'Auckland, Nouvelle Zélande

Utter J, Scragg R, Schaaf D, Ni Mhurchu C. Relationships between frequency of family meals, BMI and nutritional aspects of the home food environment among New Zealand adolescents. International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity 2008 5:50 (23 October 2008)

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