Alimentation et impact environnemental : climat, eau et biodiversité

En bref

Découvrez cinq articles scientifiques récents issus de notre veille sur l’alimentation, la santé et la durabilité.

Tendances à long terme de la prévalence de l’obésité par groupe socio-économique dans cinq pays européens et aux États-Unis : la pertinence de la théorie de la diffusion de l’innovation
Tendances à long terme de la prévalence de l’obésité par groupe socio-économique dans cinq pays européens et aux États-Unis : la pertinence de la théorie de la diffusion de l’innovation

Afin de déterminer si les tendances récentes de prévalence de l’obésité sont conformes à la théorie de la diffusion de l’innovations, une équipe de chercheurs néerlandais a examiné l’évolution de l’obésité de 1978 à 2019, par groupe socio-économique, en Angleterre, France, Finlande, Italie, Norvège, ainsi qu’aux États-Unis. Dans tous les pays, les groupes les moins éduqués présentaient une prévalence de l’obésité plus élevée que les groupes plus éduqués sur l’ensemble de la période examinée, hormis chez les hommes américains. Ces observations sont similaires jusqu’en 2000. Une stagnation de la prévalence de l’obésité est ensuite observée, d’abord chez les personnes ayant un niveau d’éducation élevé en Finlande, France, Italie et Norvège ; puis chez les femmes italiennes et les hommes finlandais ayant un niveau d’éducation faible ou moyen et, enfin, chez les groupes ayant un niveau d’éducation faible aux Etats-Unis et en Angleterre. Cette stagnation observée dans la plupart des pays est conforme à la théorie de la diffusion de l’innovation et pourrait s’expliquer par la mise en place précoce de comportements de prévention (augmentation de l’activité physique et réduction de l’apport en aliments ultra-transformés et de l’apport calorique). Néanmoins, le fait que la stagnation récente soit principalement observée chez les groupes socio-économiques les plus éduqués suggère que les groupes moins éduqués sont plus susceptibles de devoir faire face au futur fardeau de l’obésité et que, par conséquent les inégalités puissent davantage se creuser.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36108604/ 
Le petit déjeuner, une nouvelle opportunité pour augmenter la consommation de légumes chez les enfants ?
Le petit déjeuner, une nouvelle opportunité pour augmenter la consommation de légumes chez les enfants ?

Dans de nombreux pays occidentaux, de nombreux enfants ne mangent pas suffisamment de légumes. Trouver des moyens innovants et pragmatiques pour augmenter leur consommation reste plus que jamais d’actualité. Selon une équipe de chercheurs anglais, le petit-déjeuner serait une opportunité intéressante. Augmenter l’exposition des enfants aux légumes au petit-déjeuner dès le plus jeune âge permettrait, selon eux, de développer une association positive entre la consommation de légumes et ce repas, offrant ainsi une nouvelle occasion de consommation. Bien que servir des légumes au petit-déjeuner soit inhabituel, il n’existe aucune raison nutritionnelle, physiologique ou médicale justifiant une éviction. Cet article présente les raisons pour lesquelles, au contraire, les légumes devraient être systématiquement proposés aux jeunes enfants au petit-déjeuner dans les pays où ce n’est pas la norme. La faisabilité et l’acceptabilité de cette approche restent toutefois à évaluer.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36093845/
Les alimentations modernes basées sur le végétal deviennent-elles moins saines et durables que les alimentations traditionnelles ?
Les alimentations modernes basées sur le végétal deviennent-elles moins saines et durables que les alimentations traditionnelles ?

Jennie Macdiarmid, de l’Université d’Aberdeen, a abordé ce sujet lors de la conférence d’été 2021 de la Nutrition Society. Elle a souligné les défis associés à la transition vers un régime basé sur le végétal, fondement d’une alimentation saine et durable. Alors que les consommateurs considèrent que les régimes basés sur le végétal ne sont pas pratiques, le régime végétal « moderne » émergent est très différent des régimes traditionnels à base de légumineuses, de légumes et de céréales complètes. De nombreux aliments manufacturés à base de végétaux sont en réalité ultra-transformés, riches en énergie, en graisses, en sucre et en sel, et suscitent donc des inquiétudes en termes de santé publique et d’impact environnemental. Des études montrent en effet que les personnes plus jeunes, végétariennes depuis peu, consomment beaucoup plus d’aliments végétaux ultra-transformés. Si les aliments d’origine végétale pratiques, attrayants et abordables ont leur place pour encourager la transition vers une alimentation plus durable, il faut veiller à ce qu’ils ne conduisent pas inconsciemment à un changement qui n’est finalement ni sain ni durable.

https://www.cambridge.org/core/journals/proceedings-of-the-nutrition-society/article/food-system-and-climate-change-are-plantbased-diets-becoming-unhealthy-and-less-environmentally-sustainable/525CDD9FC618E5488A5B931669FA7493
Les régimes traditionnels à base de plantes sont associés à une prévalence plus faible de la sarcopénie
Les régimes traditionnels à base de plantes sont associés à une prévalence plus faible de la sarcopénie

Une analyse narrative récente incluant 18 études présente l’association entre les habitudes alimentaires, ou les groupes d’aliments et la sarcopénie. Les régimes méditerranéen et japonais sont associés à une prévalence plus faible de la sarcopénie, alors que le régime occidental est associé à un risque significativement plus élevé. Au-delà de l’association significative bien documentée entre l’apport en protéines et la sarcopénie, une consommation accrue de fruits, de légumes, et de ces deux catégories d’aliments est associée à un risque significativement plus faible de sarcopénie. Ces résultats soulignent le rôle clé de l’alimentation dans la prévention et le traitement de la sarcopénie chez les personnes âgées.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9438863/
L’étiquetage environnemental favorise-t-il les régimes bons pour le climat ? Résultats d’une expérience de terrain à grande échelle
L’étiquetage environnemental favorise-t-il les régimes bons pour le climat ? Résultats d’une expérience de terrain à grande échelle

Une étude récente a évalué l’effet de l’étiquetage environnemental (basé sur l’empreinte carbone) sur les choix alimentaires individuels et quantifié les réductions potentielles d’émissions de carbone. Ce travail est basé sur les données d’une expérience menée à grande échelle dans cinq cafétérias universitaires, incluant plus de 80 000 repas. Les résultats montrent que ce type d’étiquetage a un impact statistiquement significatif sur les choix de repas. Les convives sont passés de repas à fort impact carbone à des repas à impact carbone moyen avec une baisse de 2,7 points. En revanche, aucun effet n’a été observé sur les choix de repas à faible impact carbone. L’étiquetage environnemental a également entraîné une transition des plats à base de viande et de poisson vers des plats végétaliens/végétariens (1,7 point). De même, les résultats ont montré que l’étiquetage environnemental a entraîné une réduction de 27 g de CO2 dans l’empreinte moyenne consommée pour 100 g de portion.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0095069622000596
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