Syndrome de l’intestin irritable : l’alimentation, alliée ou ennemie ?

Avis d’expert – Syndrome de l’intestin irritable, deux questions à Johana Le Lorrec

Johana Le Lorrec Diététicienne nutritionniste
A propos de l’auteur

Johana Le Lorrec est diététicienne nutritionniste à Rennes, formée à la prise en charge diététique du SII notamment à la Monash University et au GI Institute de l’Université du Michigan. Elle collabore régulièrement aux actions de l’APSSII.

Vrai ou faux ?
Idée reçue 1 Le SII n’est pas une « vraie » maladie, il ne s’agit que de troubles digestifs bénins Faux

Bien que le SII n’engendre pas d’atteinte organique ni d’augmentation de la mortalité, il n’a rien de bénin en termes d’impact sur la qualité de vie des personnes concernées. Une étude conduite aux Etats-Unis a montré que les patients souffrant du syndrome de l’intestin irritable seraient prêts à renoncer à 10-15 années d’espérance de vie en contrepartie de la promesse de voir leurs symptômes disparaître (Drossman et Al, 2009).

Le SII est reconnu par les sociétés savantes comme une vraie maladie, et défini comme tel sur le site grand public de l’Assurance Maladie Ameli.
Des critères de diagnostic clinique du syndrome de l’intestin irritable existent : il s’agit des critères de Rome IV.

Les recommandations internationales encouragent les médecins à effectuer un diagnostic positif basé sur les symptômes, et non d’exclusion ; et aussi à communiquer ce diagnostic au patient de manière affirmative.
Dans le cas contraire, on augmente le plus souvent inutilement le coût de la prise en charge et le délai d’accès à des traitements efficaces, laissant les patients en errance et en vulnérabilité, notamment face à des pratiques non validées.

Il est important de rappeler que les tests d’intolérance alimentaires type IgG n’ont d’utilité clinique ni dans le diagnostic, ni dans la prise en charge du SII. La présence d’anticorps « anti-aliments » est un phénomène normal, qui n’est pas prédictif de troubles digestifs associés.

Idée reçue 1 Le SII n’est pas une « vraie » maladie, il ne s’agit que de troubles digestifs bénins Faux

Bien que le SII n’engendre pas d’atteinte organique ni d’augmentation de la mortalité, il n’a rien de bénin en termes d’impact sur la qualité de vie des personnes concernées. Une étude conduite aux Etats-Unis a montré que les patients souffrant du syndrome de l’intestin irritable seraient prêts à renoncer à 10-15 années d’espérance de vie en contrepartie de la promesse de voir leurs symptômes disparaître (Drossman et Al, 2009).

Le SII est reconnu par les sociétés savantes comme une vraie maladie, et défini comme tel sur le site grand public de l’Assurance Maladie Ameli.
Des critères de diagnostic clinique du syndrome de l’intestin irritable existent : il s’agit des critères de Rome IV.

Les recommandations internationales encouragent les médecins à effectuer un diagnostic positif basé sur les symptômes, et non d’exclusion ; et aussi à communiquer ce diagnostic au patient de manière affirmative.
Dans le cas contraire, on augmente le plus souvent inutilement le coût de la prise en charge et le délai d’accès à des traitements efficaces, laissant les patients en errance et en vulnérabilité, notamment face à des pratiques non validées.

Il est important de rappeler que les tests d’intolérance alimentaires type IgG n’ont d’utilité clinique ni dans le diagnostic, ni dans la prise en charge du SII. La présence d’anticorps « anti-aliments » est un phénomène normal, qui n’est pas prédictif de troubles digestifs associés.

Idée reçue 2 Il faut toujours conseiller aux patients souffrant du SII d’éviter certains aliments spécifiques. Faux

Il n’y a pas d’aliments universellement contrindiqués dans le SII, et on observe une grande variabilité interindividuelle dans les associations aliments-symptômes.

Des tests d’évictions ciblés peuvent être proposés au patient, notamment le « régime » FODMAPs qui améliore significativement les 2/3 des souffrants quand il est bien mené. Mais ces tests d’évictions doivent impérativement être limités dans le temps et accompagnés par un professionnel de la nutrition formés au SII, en raison de leur complexité et des risques associés.

Il est bien établi que les souffrants du SII sont à risque de développer des carences, parfois même une dénutrition, mais aussi des troubles des conduites alimentaires , trouble de l’alimentation évitante, orthorexie, comportements compulsifs déclenchés en réaction aux restrictions…).

Enfin diététiciens comme médecins, nous devons garder à l’esprit que le SII a une physiopathologie plurifactorielle complexe. On ne peut le résumer à des maldigestions alimentaires, ces dernières peuvent d’ailleurs ne pas être ou très peu en jeu chez certains patients.
Parmi les autres causes du SII, sont de plus en plus mis en lumière des dysfonctionnements de l’axe cerveau-intestin, notamment par le Groupe Français de Neuro-Gastroentérolgie. Ces dysfonctionnements pourraient expliquer certains troubles de la motricité et l’hypersensibilité viscérale constatée chez les patients SII.

Une étude clinique randomisée de l’université australienne de la Monash a ainsi montré que l’hypnose faisait aussi bien que le « régime » FODMAP, avec une amélioration significative des symptômes et de la qualité de vie chez > 70% des patients. Ces résultats illustrent l’importance pour le praticien de garder prudence et mesure dans les éventuels conseils alimentaires donnés aux patients SII (Peters et Al, 2016).

Idée reçue 2 Il faut toujours conseiller aux patients souffrant du SII d’éviter certains aliments spécifiques. Faux

Il n’y a pas d’aliments universellement contrindiqués dans le SII, et on observe une grande variabilité interindividuelle dans les associations aliments-symptômes.

Des tests d’évictions ciblés peuvent être proposés au patient, notamment le « régime » FODMAPs qui améliore significativement les 2/3 des souffrants quand il est bien mené. Mais ces tests d’évictions doivent impérativement être limités dans le temps et accompagnés par un professionnel de la nutrition formés au SII, en raison de leur complexité et des risques associés.

Il est bien établi que les souffrants du SII sont à risque de développer des carences, parfois même une dénutrition, mais aussi des troubles des conduites alimentaires , trouble de l’alimentation évitante, orthorexie, comportements compulsifs déclenchés en réaction aux restrictions…).

Enfin diététiciens comme médecins, nous devons garder à l’esprit que le SII a une physiopathologie plurifactorielle complexe. On ne peut le résumer à des maldigestions alimentaires, ces dernières peuvent d’ailleurs ne pas être ou très peu en jeu chez certains patients.
Parmi les autres causes du SII, sont de plus en plus mis en lumière des dysfonctionnements de l’axe cerveau-intestin, notamment par le Groupe Français de Neuro-Gastroentérolgie. Ces dysfonctionnements pourraient expliquer certains troubles de la motricité et l’hypersensibilité viscérale constatée chez les patients SII.

Une étude clinique randomisée de l’université australienne de la Monash a ainsi montré que l’hypnose faisait aussi bien que le « régime » FODMAP, avec une amélioration significative des symptômes et de la qualité de vie chez > 70% des patients. Ces résultats illustrent l’importance pour le praticien de garder prudence et mesure dans les éventuels conseils alimentaires donnés aux patients SII (Peters et Al, 2016).

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