Syndrome de l’intestin irritable : l’alimentation, alliée ou ennemie ?

Édito

Le syndrome de l’intestin irritable est un trouble gastro-intestinal fonctionnel, avec une prévalence mondiale d’environ 11,2%. Pathologie complexe et multifactorielle, le syndrome de l’intestin irritable peut avoir un impact considérable sur la qualité de vie des patients ainsi que sur l’économie de la société (Oka, 2020). Ce trouble peut être notamment associé à :

  • Une altération de la motilité intestinale,
  • Une hypersensibilité viscérale,
  • Un dysfonctionnement de l’axe cerveau-intestin,
  • Une dysbiose,
  • Une augmentation de la perméabilité intestinale,
  • Une activation immunitaire de la muqueuse (Ford, 2018).

Bien qu’il n’y ait pas d’aliment spécifique déclencheur de la maladie, les personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable constatent que certains aliments, ou leur combinaison, peuvent favoriser ou aggraver les symptômes.

Cette édition d’Equation Nutrition propose de faire la lumière sur ce syndrome avec trois articles récents. Ce numéro aborde notamment la manière dont l’alimentation et plus particulièrement les FODMAPs, peuvent altérer la barrière de la muqueuse intestinale. Enfin, des conseils nutritionnels sont proposés, et mettent l’accent sur les fibres alimentaires, des composés clés qui fournissent des bénéfices fonctionnels et physiologiques.

Le premier article, rédigé par groupe de chercheurs français, explore l’implication des mécanismes liés à une consommation accrue de glucides fermentescibles dans les propriétés de la muqueuse intestinale. Ce travail démontre notamment qu’une consommation excessive d’hydrates de carbone fermentescibles est susceptible d’altérer la muqueuse intestinale chez les souris, à travers un processus impliquant des agents de glycation et une augmentation du nombre de mastocytes dans les tissus.

Le deuxième article est une revue d’experts de l’Association américaine de gastroentérologie qui fournit des conseils, principalement destinés aux gastroentérologues, sur le rôle de l’alimentation dans le traitement du syndrome de l’intestin irritable.

Le troisième article se concentre sur le rôle de l‘apport en fibres alimentaires, tant chez les enfants en bonne santé, que chez ceux souffrant de troubles digestifs fonctionnels tels que le syndrome de l’intestin irritable et la constipation. Cette revue souligne l’importance de la qualité des fibres consommées et insiste sur la nécessité d’inclure à la fois des fibres solubles et des fibres insolubles dans le régime alimentaire.

Pauline Jouët Docteur en Biologie et Pathologie Epithéliale, Université Paris VII
A propos de l’auteur

Pauline Jouët est médecin et titulaire d’un doctorat en biologie et pathologie épithéliale. Elle a travaillé en tant que chercheuse dans le laboratoire du Pr SARNA à dans l’état de Wisconsin, USA, de 1992 à 1994. Pauline Jouët est professeure associée au Collège de Médecine des Hôpitaux de Paris, et travaille à plein temps à l’Hôpital Avicenne (Bobigny, France) en tant que gastro-entérologue ainsi qu’à l’unité INSERM U 987 (Dr Bouhassira, Boulogne-Billancourt). Elle est actuellement présidente du Groupe Français de Neuro- gastroentérologie et fait partie du comité scientifique de l’Association Française des Malades du Syndrome de l’Intestin Irritable.

Note de l’équipe Aprifel – également à découvrir dans ce numéro d’Equation Nutrition
Voir l'article suivant