« Les petits canadiens »

Édito

L’alimentation rend-elle obèses les enfants Canadiens ?

Ce nouveau numéro d’IFAVA s’intéresse aux secteurs où la promotion d’une vie saine et de la consommation des fruits et légumes pourrait être bénéfique pour les enfants.

Bien que le Canada soit l’une des nations les plus prospères du monde, l’état de santé de ses enfants est catastrophique. Les écoliers Canadiens sont parmi les plus obèses du monde (27 des 29 nations industrialisées). Chez ces derniers, 6 sur 10 ont au moins un facteur de risque cardiovasculaire et 25% aurait au moins 2 facteurs de risque. En outre, plus des deux tiers des enfants obèses deviendront des adultes obèses. Ces données consternantes soulignent l’impact significatif à long terme de l’obésité infantile au Canada.

Aujourd’hui, inactivité physique et mauvaises habitudes alimentaires sont très répandues chez les enfants et les jeunes. Selon les experts, l’augmentation de la prévalence de l’obésité est le reflet d’un environnement social obésogène, favorisé par de nombreux facteurs:

  • l’exposition accrue à des aliments de mauvaise qualité nutritionnelle par une pléthore de produits de grignotage déséquilibrés, de plats préparés et de fast food
  • le marketing excessif auprès des enfants d’aliments peu nutritifs riches en sucres
  • les coûts plus abordables d’aliments plus caloriques et moins nutritifs

Tout comme les adultes, les jeunes sont sensibles aux menus des cafés branchés. Une majorité de boissons aux noms fantaisistes de ‘mocha’ ou ‘frappa’ contiennent de 300 à 500 kcal, qui s’ajoutent à la consommation quotidienne de calories et se substituent à la consommation de fruits et légumes plus sains et plus riches en fibres ou d’autres collations appropriées.

L’Enquête sur la Santé dans les Collectivités Canadiennes (ESCC) a révélé que 23% des apports caloriques des enfants proviennent d’aliments n’appartenant pas à un des 4 groupes alimentaires reconnus. En outre, 70% des enfants ne suivent pas les recommandations sur la consommation des fruits et légumes et plus de 90% consomment davantage de sel que les quantités recommandées. Les habitudes alimentaires acquises pendant leur jeunesse incitent les enfants à maintenir un mode de vie sain à l’âge adulte. Les modifications de l’environnement scolaire peuvent les encourager à réduire leur consommation d’aliments « malsains » et les actions entreprises continueront d’être bénéfiques année après année. Vu le nombre d’années que les jeunes passent à l’école, cet environnement peut fortement influencer leurs choix et leurs consommations alimentaires. L’école représente ainsi l’endroit idéal pour intervenir et se concentrer sur une alimentation saine. Les hôpitaux pédiatriques peuvent également jouer un rôle primordial dans les collectivités en occupant une position privilégiée pour influencer les comportements des enfants et de leurs familles. Ils peuvent contribuer à l’acquisition d’habitudes alimentaires saines et de comportements bénéfiques pour la santé.

Kristi Adamo
Centre hospitalier pour enfants de l'Est de l'Ontario Institut de recherche, CANADA
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