Exposition précoce aux fruits et légumes
Édito
L’article de Mary Kay Fox et coll. plante le décor. Il décrit les habitudes alimentaires de petits Américains âgés de 2 à 3 ans. A l’aide des données récapitulatives des rappels de 24 heures du FITS (The Feeding Infants and Toddlers Study – étude sur les nourrissons et les tout-petits), les auteurs ont analysé, et comparé aux recommandations nutritionnelles, la consommation alimentaire de 1461 enfants. Si l’augmentation de la consommation de lait entier et de céréales complètes est encourageante, en revanche, 74% des enfants ne mangent aucun fruit. 71% n’ont pris qu’une seule portion de légumes le jour de l’enquête. En outre, les pommes de terre (dont les frites) représentent le « légume » le plus consommé… A l’évidence, il y a des progrès à faire dans cette tranche d’âge.
L’article du Dr Coulthard utilise les données de l’étude longitudinale ALSPAC et évalue l’impact de l’introduction des fruits et légumes au moment du sevrage sur l’alimentation ultérieure. On voit que les nourrissons exposés aux aliments « faits maisons » ou aux fruits et légumes (FL) frais dès l’âge de 6 mois consomment plus de FL à l’âge de 7 ans. Les résultats sont différents pour ceux qui ont mangé des plats tout préparés contenant des FL. Ces données soulignent l’importance d’interventions ciblant les parents avant l’introduction d’aliments solides chez leurs enfants.
Enfin, le Dr Lakkakula et ses collègues ont étudié l’impact de dégustations répétées de légumes, au cours des repas scolaires, sur les préférences alimentaires d’enfants plus âgés. Résultats : il faut 10 dégustations hebdomadaires pour augmenter les préférences pour les légumes chez des enfants qui auparavant les dédaignaient. Que de telles techniques fonctionnent sur le terrain, en l’occurrence les cantines scolaires, est particulièrement encourageant sur un plan pratique.
On l’aura compris : l’alimentation des enfants reste un sujet préoccupant. A n’en pas douter, on aura besoin de travaux de recherche de qualité pour mieux comprendre cette question, afin d’élaborer des interventions efficaces et appropriées aux différentes tranches d’âge de l’enfance.
Lucie CookeCentre de Recherche sur les Comportements Sains Département d’Epidémiologie et de Santé Publique University College, Londres