Nudges et comportements alimentaires

Édito

Récemment, des chercheurs du monde entier se sont penchés sur les outils et les méthodologies visant à améliorer la consommation alimentaire des personnes afin de renforcer leur santé et leur bien-être. Une des méthodes les plus populaires est le « nudge », inspirée du célèbre ouvrage de Thaler et Sunstein (2009), qui donne lieu à des résultats variés. Le « paternalisme libéral » est la philosophie théorique ou politique qui sous tend le nudge, selon lequel il est possible d’influencer les comportements de manière positive, en respectant leur liberté de choix et leur autonomie, tout en les orientant indirectement vers de meilleures décisions. Le principe est d’utiliser les erreurs des décisions et les biais cognitifs pour favoriser l’achat d’aliments malsains, mais aussi pour inverser la tendance à l’obésité et promouvoir des aliments plus sains. En cette période où les taux d’obésité augmentent et où on assiste à une hausse de l’utilisation et des coûts des services de santé, il semble opportun de lancer un débat public sur les techniques publicitaires visant à inciter les consommateurs à manger plus sainement et à consommer davantage de fruits et légumes. La mise en œuvre d’activités efficaces, comme les nudges, de promotion d’une alimentation saine, exigera de l’audace de la part des décideurs politiques. Ce numéro d’Equation Nutrition présente quatre articles pour illustrer l’impact des nudges sur les comportements de consommation alimentaire.

Frans Folkvord
Institut des sciences comportementales, Université de Radboud Nijmegen, Département des sciences de communication de l’Université d’Amsterdam, PAYS-BAS
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