Alimentation méditerranéenne, végétaux et santé

Édito

De nombreuses preuves existent concernant les effets bénéfiques de l’alimentation de type méditerranéen sur la dysfonction endothéliale et les marqueurs de l’inflammation vasculaire. Cependant, il n’est pas nécessaire d’en avoir élucidé les mécanismes d’action pour mettre en oeuvre des mesures efficaces de santé publique. Ses principales caractéristiques sont la diversité, une faible teneur en acides gras saturés et protéines animales, une richesse particulière en produits végétaux, principalement les légumes, les féculents et les fruits, et l’huile d’olive comme principal apport lipidique. Les végétaux peuvent agir de plusieurs manières y compris à travers leur grande capacité anti-oxydante. Cependant, une large enquête auprès des écoliers de 11 ans dans neuf pays de l’Union Européenne a montré que la consommation moyenne de fruits et légumes, surtout des légumes, n’atteint pas les apports conseillés par l’OMS, ni les recommandations nationales.

Etant donné l’importance de l’enfance d’un point de vue physiologique et de l’établissement à long terme d’habitudes alimentaires saines, les campagnes nutritionnelles devraient cibler en priorité l’augmentation de la consommation de fruits et légumes des enfants en âge scolaire. Les données DAFNE, une banque de données pan-européenne, indiquent que chez les adultes, les écarts entre les consommations de fruits et légumes se réduisent progressivement. Cependant, et afin d’atteindre les apports recommandés, il faut augmenter la consommation de fruits et légumes dans les pays d’Europe Centrale et du Nord. L’accent doit également être mis sur la consommation d’huile d’olive, au dépens des acides gras saturés et des protéines animales, qui permettrait de disséminer les habitudes alimentaires méditerranéennes dans toute l’Europe et en étendre les bénéfices à des populations plus importantes.

Antonia Trichopoulou
MD Université d’Athènes, Grèce
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