Estomper les écarts socioéconomiques et hommes-femmes dans la consommation de fruits et légumes

Édito

Pourquoi est il si difficile pour la plupart des gens d’atteindre les recommandations quotidiennes de consommation de fruits et légumes ? En Suède, moins de 20 % des adultes consomment les 500 grammes par jour recommandés et moins de 10 % des enfants atteignent leur objectif de 400 grammes. Une tendance universelle se dessine dans toute l’Europe du Nord : la consommation de fruits et légumes est plus faible chez les hommes que chez les femmes et chez les personnes ayant un moindre niveau d’éducation et des revenus modestes que dans les catégories socioéconomiques plus aisées. Est-ce à cause d’une moindre disponibilité ? Est-ce la perception d’un prix élevé des fruits et légumes qui entrave ce changement ? D’autres aliments et boissons, moins bénéfiques pour la santé, sont-ils trop facilement accessibles et trop bon marché ? Est-ce une question de manque de connaissances ou de savoir-faire, de préférences gustatives largement répandues pour les aliments sucrés, salés ou gras ?

Les réponses à ces questions devraient nous permettre de rechercher des moyens efficaces pour augmenter la consommation de fruits et légumes au sein de toutes les couches de la population.

Dans les catégories socioéconomiques plus aisées, des campagnes promotionnelles bien ciblées et des conseils d’hygiène de vie représentent probablement des stratégies adéquates pour réduire les écarts de consommation hommes/femmes. Cependant, pour combler le fossé socioéconomique, d’autres moyens sont nécessaires. L’application des principes du marketing traditionnel – produit, prix, place et promotion – au marketing social pourrait être une voie d’avenir. Une approche qui a fait ses preuves pour augmenter la consommation de fruits et légumes est la mise en place de distribution gratuite ou subventionnée de fruits et légumes dans les écoles et sur les lieux de travail. En revanche, cela ne sera peut-être pas suffisant pour prévenir l’obésité et les maladies chroniques. Les gouvernements, les municipalités et les employeurs, devraient se demander si la distribution gratuite ou subventionnée de fruits et légumes, devrait dépendre de la suppression de la « malbouffe » dans les cantines scolaires, les distributeurs et les cantines, érigeant ainsi des barrières contre les aliments et boissons malsains qui entrent en compétition avec les fruits et légumes.

Liselotte Schäfer Elinder
Directeur de Recherche, Centre de Santé Publique de Stockholm, Suède
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