Fruits et légumes et fonction cognitive

Édito

Le terme de « troubles cognitifs » regroupe un vaste ensemble de dysfonctionnements cérébraux qui modifient les capacités d’un individu à penser, se concentrer, raisonner et se souvenir. La démence en est le stade le plus sévère. Si actuellement, il n’existe pas de traitement médicamenteux pour la traiter, en revanche, la prévention pourrait certainement alléger le fardeau de la démence dans les pays occidentaux. L’alimentation pourrait être une arme efficace. En effet, plusieurs études épidémiologiques ont montré qu’une forte consommation de Fruits et Légumes (F&L) était associée à un moindre risque de développer
une démence chez les personnes âgées. Cependant, peu d’entre elles ont évalué l’impact de l’alimentation durant l’enfance ou à la quarantaine sur les fonctions cognitives.

Les résultats publiés dans cette Newsletter montrent que les personnes qui ont une alimentation saine ont un moindre risque de déclin cognitif et fonctionnel. Ils soulignent également que la consommation de F&L est étroitement liée à d’autres comportements sains (abstention du tabac, faible consommation d’alcool, pratique régulière d’une activité physique).

Des enfants de 4 ans qui consomment de grandes quantités de fruits, de légumes et des plats faits maison ont des QI (Quotients Intellectuels) et des QI verbaux plus élevés et de meilleures performances de mémoire que les autres. Même si l’ajustement pour le niveau maternel d’éducation, d’intelligence et sa catégorie socio-professionnelle atténue légèrement cette association, elle reste néanmoins significative.

Ces données illustrent bien qu’une consommation élevée et régulière de F&L pourrait être associée à de meilleures performances cognitives. Cependant, il faut bien garder à l’esprit que d’autres facteurs confondants (tels les aspects sociaux et culturels) pourraient contribuer à expliquer ces résultats.

Luc Letenneur
Equipe "Epidémiologie de la nutrition et des comportements alimentaires" - Centre de Recherche INSERM U897, Bordeaux - FRANCE
Catherine Féart
INSERM & Université de Bordeaux, ISPED (Institut de Santé Publique, d’Épidémiologie et de Développement), Centre INSERM U1219-Bordeaux Population Health, FRANCE
Pascale Barberger-Gateau
INSERM U897 Université Victor Ségalen Bordeaux 2 France
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