Fruits et légumes et santé mentale : un sujet de recherche émergent

Avis d’expert – Alimentation et santé mentale : 2 questions à Guillaume Fond

Guillaume FOND Psychiatre et chercheur, Assistance Publique des hôpitaux de Marseille
A propos de l’auteur

Guillaume Fond est psychiatre et chercheur à l’Assistance Publique des hôpitaux de Marseille, enseignant à la faculté de médecine de la Timone (université Aix-Marseille), auteur de « Bien Manger pour ne Plus déprimer » (éditions Odile Jacob) et « Je fais de Ma Vie un Grand Projet » (Flammarion), il anime sa propre chaîne Youtube et un compte Instagram de litteracy Dr_Guillaume_Fond. Il a publié plus de 300 articles scientifiques internationaux. Il compte parmi les 5 meilleurs experts français de la dépression selon le site Expertscape®.

Idée reçue 1 Troubles anxieux et dépression : c’est la même chose ! Faux

Les troubles mentaux sont fréquents et en augmentation partout dans le monde. Les plus répandus sont la dépression et les troubles anxieux. Ces pathologies à elles seules touchaient près de 600 millions de personnes dans le monde en 2019 et se sont accrues depuis 2020, avec l’épidémie de Covid-19 notamment (OMS).

Les problèmes de santé mentale peuvent avoir une incidence considérable dans tous les aspects de la vie des personnes : résultats scolaires ou professionnels, relations avec la famille et les amis, capacité à participer à la vie de la collectivité, …. Pour la société, ils constituent un fardeau majeur représentant à l’échelle mondiale un cout de 1000 milliards de dollars chaque année (OMS). Pourtant, ces affections sont souvent minimisées, mal comprises et de fait insuffisamment prises en charge.
Nous connaissons tous des moments de stress, de tristesse, de dépréciation, de découragement …, mais le plus souvent, ils sont temporaires et bien être psychologique s’installe à nouveau. Ces fluctuations de l’humeur et du « moral » sont normales. C’est lorsque la souffrance psychologique devient importante et durable que la santé mentale est altérée.

L’anxiété, par exemple, est un phénomène physiologique. En réponse à un danger ou à un stress, le fonctionnement de notre organisme se modifie. En temps normal, ces modifications disparaissent rapidement. L’exposition au stress chronique peut induire de l’anxiété, qui se caractérise par une anticipation du stress entre les périodes d’exposition. Cette anticipation va consommer de l’énergie mentale et physique, induire des troubles du sommeil. A terme, l’anxiété va induire de la déprime et une fatigue. Lorsque la situation s’installe et que les réactions du corps deviennent trop intenses ou envahissantes, au point de perturber le quotidien (incapacité à travailler/étudier, sentiment permanent d’insécurité), on parle de trouble anxieux.

La dépression quant à elle se caractérise par la présence d’une grande souffrance ou d’une grande tristesse, et/ou d’une perte quasi-complète de plaisir. La dépression est par définition associée à un dysfonctionnement social et à une souffrance personnelle majeurs, qui peut avoir des conséquences parfois lourdes en termes de fonctionnement social, de santé et même de décès, le risque de passage de suicide étant particulièrement élevé. Elle peut survenir brutalement ou insidieusement. En France, une personne sur cinq fera une dépression au cours de sa vie et le nombre de délivrances d’antidépresseurs a augmenté d’un million en 2021 (Weill et al., 2021).

Idée reçue 1 Troubles anxieux et dépression : c’est la même chose ! Faux

Les troubles mentaux sont fréquents et en augmentation partout dans le monde. Les plus répandus sont la dépression et les troubles anxieux. Ces pathologies à elles seules touchaient près de 600 millions de personnes dans le monde en 2019 et se sont accrues depuis 2020, avec l’épidémie de Covid-19 notamment (OMS).

Les problèmes de santé mentale peuvent avoir une incidence considérable dans tous les aspects de la vie des personnes : résultats scolaires ou professionnels, relations avec la famille et les amis, capacité à participer à la vie de la collectivité, …. Pour la société, ils constituent un fardeau majeur représentant à l’échelle mondiale un cout de 1000 milliards de dollars chaque année (OMS). Pourtant, ces affections sont souvent minimisées, mal comprises et de fait insuffisamment prises en charge.
Nous connaissons tous des moments de stress, de tristesse, de dépréciation, de découragement …, mais le plus souvent, ils sont temporaires et bien être psychologique s’installe à nouveau. Ces fluctuations de l’humeur et du « moral » sont normales. C’est lorsque la souffrance psychologique devient importante et durable que la santé mentale est altérée.

L’anxiété, par exemple, est un phénomène physiologique. En réponse à un danger ou à un stress, le fonctionnement de notre organisme se modifie. En temps normal, ces modifications disparaissent rapidement. L’exposition au stress chronique peut induire de l’anxiété, qui se caractérise par une anticipation du stress entre les périodes d’exposition. Cette anticipation va consommer de l’énergie mentale et physique, induire des troubles du sommeil. A terme, l’anxiété va induire de la déprime et une fatigue. Lorsque la situation s’installe et que les réactions du corps deviennent trop intenses ou envahissantes, au point de perturber le quotidien (incapacité à travailler/étudier, sentiment permanent d’insécurité), on parle de trouble anxieux.

La dépression quant à elle se caractérise par la présence d’une grande souffrance ou d’une grande tristesse, et/ou d’une perte quasi-complète de plaisir. La dépression est par définition associée à un dysfonctionnement social et à une souffrance personnelle majeurs, qui peut avoir des conséquences parfois lourdes en termes de fonctionnement social, de santé et même de décès, le risque de passage de suicide étant particulièrement élevé. Elle peut survenir brutalement ou insidieusement. En France, une personne sur cinq fera une dépression au cours de sa vie et le nombre de délivrances d’antidépresseurs a augmenté d’un million en 2021 (Weill et al., 2021).

Idée reçue 2 La prise en charge de la dépression repose uniquement sur la prise de médicaments Faux

La dépression est due à des interactions complexes entre des facteurs sociaux, psychologiques et biologiques. Des événements de la vie tels que l’adversité vécue pendant l’enfance, le deuil, le chômage, ou le fait de souffrir de certaines maladies chroniques favorisent cette pathologie. La prise en charge de la dépression repose sur une psychothérapie et éventuellement la prescription d’antidépresseurs. De façon complémentaire, des interventions impliquant le mode de vie se développent. En effet, des études épidémiologiques ont montré des effets positifs d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière sur le risque de dépression (Lassale,2019, Pearce, 2022). Concernant spécifiquement les fruits et légumes, de grandes méta-analyses ont pu établir que la consommation quotidienne de fruits et de légumes diminue le risque de dépression, de 9% et 15% respectivement (Matison et al., 2021). Cette consommation enrichit et diversifie notre microbiote intestinal, qui communique avec notre cerveau et notre système immunitaire. A l’inverse, une alimentation riche en sucres libres, graisses saturées, produits ultra-transformés augmente de 33% le risque de dépression (Matison et al., 2021). Le régime méditerranéen constitue la meilleure option pour la santé mentale et planétaire. Les omégas 3 sous forme d’huile d’algue et la vitamine D ont également prouvé leur efficacité et sont désormais recommandés dans le traitement de la dépression y compris chez les personnes sous antidépresseurs (Sarris et al., 2022).

Idée reçue 2 La prise en charge de la dépression repose uniquement sur la prise de médicaments Faux

La dépression est due à des interactions complexes entre des facteurs sociaux, psychologiques et biologiques. Des événements de la vie tels que l’adversité vécue pendant l’enfance, le deuil, le chômage, ou le fait de souffrir de certaines maladies chroniques favorisent cette pathologie. La prise en charge de la dépression repose sur une psychothérapie et éventuellement la prescription d’antidépresseurs. De façon complémentaire, des interventions impliquant le mode de vie se développent. En effet, des études épidémiologiques ont montré des effets positifs d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière sur le risque de dépression (Lassale,2019, Pearce, 2022). Concernant spécifiquement les fruits et légumes, de grandes méta-analyses ont pu établir que la consommation quotidienne de fruits et de légumes diminue le risque de dépression, de 9% et 15% respectivement (Matison et al., 2021). Cette consommation enrichit et diversifie notre microbiote intestinal, qui communique avec notre cerveau et notre système immunitaire. A l’inverse, une alimentation riche en sucres libres, graisses saturées, produits ultra-transformés augmente de 33% le risque de dépression (Matison et al., 2021). Le régime méditerranéen constitue la meilleure option pour la santé mentale et planétaire. Les omégas 3 sous forme d’huile d’algue et la vitamine D ont également prouvé leur efficacité et sont désormais recommandés dans le traitement de la dépression y compris chez les personnes sous antidépresseurs (Sarris et al., 2022).

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