Avis d’expert : Santé osseuse et alimentation

Julien Paccou

Professeur de Rhumatologie au CHU de Lille, Julien Paccou a un intérêt particulier pour les maladies osseuses : ostéoporose secondaire à la chirurgie bariatrique, adiposité médullaire et santé osseuse, interactions entre les tissus adipeux et le tissu osseux.

L’ostéoporose peut atteindre les personnes âgées de moins de 65 ans

VRAI

L’ostéoporose est une maladie chronique caractérisée par une diminution de la masse osseuse et une détérioration de la qualité du tissu osseux. La complication principale est la survenue de fractures de fragilité (ex : suite à une chute de sa hauteur). Elle survient plus fréquemment chez les femmes après la ménopause (ostéoporose post-ménopausique) mais touche aussi les hommes et parfois les femmes avant la ménopause. Dans la majorité des cas, l'ostéoporose concerne les personnes de 65 ans et plus, mais elle peut survenir plus tôt notamment en lien avec des traitements (ex : corticoides, antiaromatases dans le cancer du sein…) et/ou des maladies chroniques (ex : maladie de parkinson, asthme, bronchite chronique...)

Les produits laitiers sont le seul groupe d’aliments essentiel pour une bonne santé osseuse

FAUX

Les produits laitiers sont effectivement essentiels pour leurs apports en calcium et en protéines. Leur consommation présente de nombreux avantages et doit être encouragée à raison d’au moins 2 produits laitiers par jour. Mais d’autres aliments sont importants. Les sources de vitamine D, d’une part, puisque cette vitamine est essentielle à l’absorption du calcium. La supplémentation en vitamine D est souvent nécessaire en cas d’ensoleillement insuffisant car l’alimentation ne permet pas d’obtenir à elle seule la quantité suffisante de vitamine D. Au-delà, c’est une alimentation saine et variée de type méditerranéen qui est à privilégier. Les fruits et légumes par exemple contiennent des vitamines et des minéraux favorables à la santé osseuse. Enfin, la supplémentation vitaminocalcique est indispensable chez les végétaliens qui ont une augmentation du risque de fracture de hanche.