Santé osseuse : misez sur une alimentation saine

Édito

Equation nutrition - alimentation saine et variée, santé osseuse

L’ostéoporose est une maladie multifactorielle caractérisée par une diminution de la densité minérale et une altération de la microarchitecture des os, pouvant entrainer des fractures. Passé 50 ans, les fractures ostéoporotiques touchent une femme sur deux et un homme sur cinq. Ainsi, chaque année, près de 9 millions fractures causées par l’ostéoporose sont recensées dans le monde. L’édition de janvier d’Equation Nutrition fait le point sur les liens entre alimentation et santé osseuse.

Face au fardeau que représente l’ostéoporose, de nombreux travaux de recherche s’intéressent aux effets de l’alimentation sur la santé osseuse, que ce soit sur le processus de croissance, mais surtout pour limiter la perte osseuse. Cette édition d’Equation Nutrition apporte un éclairage sur ce sujet à travers 3 articles récents.

Ces publications témoignent d’une évolution de paradigme avec l’avancée des connaissances et des méthodologies. Précédemment axés sur l’effet des nutriments et aliments isolés, les travaux de recherche prennent en considération les habitudes de consommation (et de la qualité de l’hygiène de vie) tout au long de la vie et opèrent un changement d’échelle pour appréhender, à présent, l’effet des systèmes alimentaires (et non plus des seuls aliments ou nutriments). Cette prise en compte de la complexité du vivant permet une meilleure prise en charge nutritionnelle de la santé de notre squelette, comme en témoignent les trois articles présentés dans cette édition.

  • Le premier article, issu d’une des meilleures équipes de la spécialité (Rizzoli et al.) et résumé par Jean-Michel Lecerf, rappelle que si le rôle majeur du calcium, de la vitamine D et des protéines justifie pleinement la consommation de produits laitiers dès le plus jeune âge, la prise en compte des effets ostéoprotecteurs d’autres nutriments pointe l’importance des fruits et légumes pour la santé osseuse. Cet effet est lié à leurs propriétés alcalinisantes, antioxydantes et prébiotiques, voire minéralisantes (vitamine K). Ceci explique également que, parmi les régimes étudiés, l’alimentation méditerranéenne est la plus favorable.
  • Le deuxième article rédigé par Lauren Coheley corrobore l’importance d’une alimentation saine – riche en fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses, noix, poisson et produits laitiers faibles en matière grasse- durant l’enfance et surtout l’adolescence. Les choix alimentaires à cette période de la vie, prédisent, en effet, 20 à 40% de la masse osseuse de l’adulte.
  • Le troisième article rédigé par Bolaji Lilian Ilesanmi-Oyelere porte sur l’ostéoporose post-ménopausique. Il alerte sur les méfaits osseux d’une forte consommation de produits ultra-transformés ou d’une alimentation pro-inflammatoire et confirme l’intérêt d’une alimentation saine et équilibrée de type méditerranéenne.

Véronique Coxam, Département Alimentation Humaine (AlimH), INRAE, France :

  • Véronique Coxam est titulaire d’une thèse de Doctorat en physiologie et d’un postdoctorat à l’Université d’Utah aux Etats-Unis.
  • Elle est Directrice de Recherche à INRAE où elle développe des approches scientifiques translationnelles relatives à la nutrition préventive, en particulier dans le contexte des pathologies ostéoarticulaires. Elle a notamment mis en évidence le potentiel des facteurs extracalciques (en particulier des phyto-micronutriments) dans la prévention de l’ostéoporose.
  • Plus récemment, elle s’est engagée dans une recherche participative ciblant la sécurité alimentaire des Inuits du Nunavik.
  • Elle est auteur de près de 150 publications, d’une trentaine de chapitres de livre, de cinq ouvrages et de cinq brevets.
    Elle exerce actuellement la fonction de Cheffe adjointe du Département AlimH (Alimentation, Sécurité Chimique des Aliments et Comportement des consommateurs).
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