En quoi la nouvelle réglementation sur les allégations de santé conduit elle à la promotion des fruits et légumes ?

Introduction

Contrôler les dérives du discours nutritionnel

Pour bien nous nourrir, pour préserver notre santé, nous savons ce qu’il nous faut manger :
une grande diversité de produits végétaux les plus naturels possibles (pain, céréales complètes ou semi-complètes, légumes secs, féculents divers, fruits et légumes, fruits et graines oléagineux, miel) associés à des produits animaux complémentaires, des huiles vierges et le moins possible de sucres ajoutés et de produits transformés, riches en calories vides. C’est à partir d’un ensemble d’aliments, constituant une source de nutriments et micronutriments complémentaires, que notre organisme puise les éléments pour bien fonctionner et que s’élabore une vraie nutrition préventive envers un grand nombre de pathologies.

Dans cette optique, l’important est donc de faire des choix alimentaires équilibrés et d’éviter de consommer trop de produits transformés. Cependant, nous sommes soumis à un marketing alimentaire très agressif, qui s’appuie sur des allégations nutritionnelles pour susciter l’acte d’achat. Ainsi, le discours sur les vertus d’une margarine, d’un yaourt ou de tout autre aliment transformé, devient rapidement réducteur et bien éloigné de la complexité d’une bonne nutrition préventive. Le même risque existe pour les fruits et légumes quand le discours se borne à laisser croire que seule la tomate, source de lycopène, protège du cancer de la prostate ou que seule la pomme réduit le cholestérol et le risque cardiovasculaire.

Il y a donc une difficulté réelle à mieux connaître la qualité des arbres sans perdre de vue l’ensemble de la forêt. Au vu du profil des supermarchés et de la multiplicité des allégations nutritionnelles, les choix alimentaires deviennent compliqués alors qu’il est, paradoxalement, relativement simple de bien se nourrir.

Christian Rémésy
Directeur de recherche - INRA - FRANCE
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