Fruits et légumes, des bénéfices tous azimuts
En bref
Découvrez cinq articles scientifiques récents issus de notre veille sur l’alimentation, la santé et la durabilité.


Des chercheurs italiens ont analysé les émissions de gaz à effet de serre associés aux régimes alimentaires de 7 pays méditerranéens – Chypre, Croatie, Grèce, Italie, Portugal, Espagne et Malte – et de 21 pays européens non méditerranéens. L’ensemble des régimes analysés sont associés à des émissions de GES comparables : 4,46 kg CO2eq/personne/j pour les pays méditerranéens ; 4,03 kg CO2eq/personne/j pour les pays non méditerranéens. Cela représente près du double de ce qui est considéré comme un modèle alimentaire durable par EAT-Lancet (2,49 kg CO2eq/personne/j). Comparé au régime méditerranéen traditionnel, les principales divergences observées concernent la consommation de viandes, fromages, graisses et aliments riches en glucides. La surconsommation de viande, notamment viande rouge, contribue à 60% de l’excès d’émissions de gaz à effet de serre.

Une équipe américaine a réalisé une étude pilote sur la faisabilité et l’impact potentiel d’un programme destiné aux familles. Cette intervention comportait deux volets : une prescription de fruits et légumes à domicile et des actions d’éducation nutritionnelle. Vingt-cinq familles ont été inclues. Les résultats de ce programme sont encourageants mais demandent à être confirmés et approfondis. En effet, suite à l’intervention, la consommation de fruits et légumes a augmenté dans un sous-groupe d’enfants, mais cet apport reste inférieur aux niveaux recommandés, en particulier pour les légumes. Les résultats ont également montré une amélioration de l’accès à l’alimentation, bien que le score de l’insécurité alimentaire ne soit pas significativement meilleur après l’intervention.

Une étude australienne a évalué l’efficacité de deux interventions portant sur l’alimentation et l’activité physique. Dispensées à distance aux parents, ce programme visait à augmenter leur consommation de fruits et légumes et celle de leurs enfants. 458 parents d’enfants âgés de 2 à 6 ans ont été recrutés et répartis en 3 groupes : 1 (n=95) = intervention par téléphone ; 2 (n=218) = intervention en ligne ; 3 (témoins, n=145) = documents écrits. 9 mois après le lancement du programme, les parents ayant reçu l’intervention téléphonique avaient une consommation de légumes significativement plus élevée que ceux ayant reçu des documents écrits (+0,41 portion/jour). Ainsi, les auteurs concluent que ce programme pourrait avoir un intérêt mais recommandent de confirmer ces résultats sur un échantillon de plus grande taille et en testant des méthodes destinées à accroître l’engagement des parents.

Une étude transversale en ligne, réalisée sur 428 adultes américains en bonne santé a recueilli les habitudes alimentaires et la santé psychologique des participants. Les résultats montrent qu’une consommation plus fréquente de fruits est associée à une réduction des symptômes de dépression et à un bien-être psychologique accru. A l’inverse, la consommation de collations salées est associée à de l’anxiété. Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour établir un éventuel lien de causalité et déterminer si ces résultats peuvent représenter des objectifs alimentaires modifiables, susceptibles d’influencer directement (et indirectement) notre santé psychologique.

Une étude réalisée sur 234 jeunes adultes (18 à 24 ans), vivant en Australie a exploré l’influence des médias sociaux sur les comportements alimentaires. Elle s’est basée sur l’analyse des données collectées à partir de conversations en ligne. Certains participants, plus fréquemment des femmes, ont indiqué que l’exposition à un contenu en ligne axé sur la santé les faisait se sentir coupables. Les publicités pour les fast-foods sont quant à elles perçues comme un facteur contribuant aux mauvais comportements en matière de santé et indiquées comme un obstacle majeur au changement. Les participants ont ainsi indiqué que les médias sociaux ont très persuasifs en matière de comportement alimentaire. Cela suggère que les normes sociales sur le web sont un levier important de la modification des comportements de santé des jeunes adultes. Les futures interventions nutritionnelles diffusées par ce biais devraient tenir compte des facteurs sociaux et environnementaux qui remettent en cause la capacité des jeunes adultes à améliorer individuellement leurs comportements de santé.