Modélisation : des outils au service de la conception de régimes alimentaires sains et durables

Avis d’expert – Utiliser les outils de modélisation au service des régimes durables : 2 questions à Florent Vieux

Florent Vieux Directeur général MS Nutrition
Marseille
A propos de l’expert

Florent Vieux est directeur général et chercheur au sein de l’entreprise MS-Nutrition (pour Modélisation et Statistiques pour la nutrition). Il est titulaire d’un doctorat d’Aix-Marseille Université portant sur la relation entre qualité nutritionnelle et impact carbone des choix alimentaires individuels. Il est titulaire d’un master en Modélisation et Apprentissage Statistique en Sciences Sociales de l’Université Pierre Mendès France (Grenoble) et d’une licence en statistiques de l’Université of the west of England (Bristol).

Idée reçue 1 Toutes les approches de modélisation se valent Vrai & Faux

On distingue 2 approches de modélisation : la première, appelée scénarios alimentaires, a pour objectif de quantifier l’impact de changements alimentaires prédéfinis par le chercheur : une diminution des consommations de viande, une augmentation de la part des fruits et légumes etc. Cette approche permet per exemple de simuler l’impact de l’adoption d’un régime végétarien sur la nutrition de la personne, l’environnement… Une caractéristique de l’approche par scénario est de fournir des résultats simples à comprendre : « Remplacer toute la consommation de viande et poisson par des légumes secs abouti à… ». Toutefois, le résultat peut être ambivalent avec des bénéfices vis à vis de de certaines métriques (par exemple « l’impact carbone est réduit de X% ») et négatif sur d’autres (par exemple « l’apport en vitamine D est réduit de YY% »).

La seconde approche, appelée optimisation, cherche à quantifier les changements alimentaires à opérer pour atteindre des objectifs nutritionnels, environnementaux… Une caractéristique de cette approche est de pouvoir contrôler simultanément l’ensemble des métriques à disposition. Le chercheur peut par exemple générer un régime qui respecte l’ensemble des recommandations nutritionnelles, tout en réduisant l’impact carbone et en étant le plus abordable possible.
Une limite commune aux 2 approches est leur dimension « théorique ». La notion d’acceptabilité culturelle est ainsi difficile à contrôler. Ainsi, ces 2 approches ne permettent pas de répondre aux mêmes questions, le chercheur peut ainsi opter pour l’une ou l’autre selon le sujet de sa recherche.

Idée reçue 1 Toutes les approches de modélisation se valent Vrai & Faux

On distingue 2 approches de modélisation : la première, appelée scénarios alimentaires, a pour objectif de quantifier l’impact de changements alimentaires prédéfinis par le chercheur : une diminution des consommations de viande, une augmentation de la part des fruits et légumes etc. Cette approche permet per exemple de simuler l’impact de l’adoption d’un régime végétarien sur la nutrition de la personne, l’environnement… Une caractéristique de l’approche par scénario est de fournir des résultats simples à comprendre : « Remplacer toute la consommation de viande et poisson par des légumes secs abouti à… ». Toutefois, le résultat peut être ambivalent avec des bénéfices vis à vis de de certaines métriques (par exemple « l’impact carbone est réduit de X% ») et négatif sur d’autres (par exemple « l’apport en vitamine D est réduit de YY% »).

La seconde approche, appelée optimisation, cherche à quantifier les changements alimentaires à opérer pour atteindre des objectifs nutritionnels, environnementaux… Une caractéristique de cette approche est de pouvoir contrôler simultanément l’ensemble des métriques à disposition. Le chercheur peut par exemple générer un régime qui respecte l’ensemble des recommandations nutritionnelles, tout en réduisant l’impact carbone et en étant le plus abordable possible.
Une limite commune aux 2 approches est leur dimension « théorique ». La notion d’acceptabilité culturelle est ainsi difficile à contrôler. Ainsi, ces 2 approches ne permettent pas de répondre aux mêmes questions, le chercheur peut ainsi opter pour l’une ou l’autre selon le sujet de sa recherche.

Idée reçue 2 La science ne permet pas de quantifier la durabilité de notre alimentation Faux

L’alimentation durable (ou saine et durable) fait appel au respect de 4 dimensions : santé, environnement, culture et économie. Pour le chercheur, il convient d’adosser des mesures quantitatives à ces dimensions.

Pour le traitement de la dimension santé, on peut s’appuyer sur la base de données CIQUAL proposée par l’Anses qui contient la composition nutritionnelle – teneur calorique, en fibres, en macronutriments et en plusieurs vitamines et minéraux – de plus de 2000 aliments. On peut également s’appuyer sur les recommandations nutritionnelles.

Pour le traitement de la dimension environnementale, l’impact carbone est l’indicateur le plus connu mais d’autres existent tels que l’utilisation de l’eau, l’eutrophisation des sols, etc. Pour cela, l’ADEME et l’INRAE met à libre disposition la base de données Agribalyse qui recense les impacts environnementaux de plus de 2000 produits alimentaires.

Pour évaluer la dimension culturelle, on pourra s’appuyer sur les recettes des plats préparés, sur la structure du menu (entré, plat, dessert) ou sur les habitudes de consommation des individus qu’on peut retrouver dans les études de consommations individuelles comme les études INCA menées par l’Anses en France dans lesquelles des milliers d’individus déclarent leurs consommations alimentaires pendant une période de quelques jours.

La dimension économique est enfin la plus difficile à quantifier car elle repose généralement sur le prix des aliments qui est très variables dans l’espace et le temps. D’autres métriques peuvent être mobilisées comme la part du prix alloué à la rémunération du producteur par exemple.

Idée reçue 2 La science ne permet pas de quantifier la durabilité de notre alimentation Faux

L’alimentation durable (ou saine et durable) fait appel au respect de 4 dimensions : santé, environnement, culture et économie. Pour le chercheur, il convient d’adosser des mesures quantitatives à ces dimensions.

Pour le traitement de la dimension santé, on peut s’appuyer sur la base de données CIQUAL proposée par l’Anses qui contient la composition nutritionnelle – teneur calorique, en fibres, en macronutriments et en plusieurs vitamines et minéraux – de plus de 2000 aliments. On peut également s’appuyer sur les recommandations nutritionnelles.

Pour le traitement de la dimension environnementale, l’impact carbone est l’indicateur le plus connu mais d’autres existent tels que l’utilisation de l’eau, l’eutrophisation des sols, etc. Pour cela, l’ADEME et l’INRAE met à libre disposition la base de données Agribalyse qui recense les impacts environnementaux de plus de 2000 produits alimentaires.

Pour évaluer la dimension culturelle, on pourra s’appuyer sur les recettes des plats préparés, sur la structure du menu (entré, plat, dessert) ou sur les habitudes de consommation des individus qu’on peut retrouver dans les études de consommations individuelles comme les études INCA menées par l’Anses en France dans lesquelles des milliers d’individus déclarent leurs consommations alimentaires pendant une période de quelques jours.

La dimension économique est enfin la plus difficile à quantifier car elle repose généralement sur le prix des aliments qui est très variables dans l’espace et le temps. D’autres métriques peuvent être mobilisées comme la part du prix alloué à la rémunération du producteur par exemple.

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