Comportements alimentaires, mouvement et sommeil, quels liens ?

COVID-19 : la pratique d’une activité physique pendant la pandémie associée à une alimentation plus saine

Covid et alimentation - article - Equation nutrition février 2023

La pandémie de COVID-19 a entraîné des bouleversements majeurs dans le monde. Au-delà des conséquences directes de la maladie, les mesures gouvernementales destinées à limiter la propagation du virus ont grandement impacté les comportements et le mode de vie. Une étude brésilienne, réalisée durant la pandémie, a cherché à évaluer l’impact de ces mesures sur l’activité physique et les habitudes alimentaires d’adultes. Ce travail montre, d’une part, une diminution de l’activité physique et une modification des habitudes alimentaires. D’autres part, il observe une association positive entre pratique d’une activité physique régulière et habitudes alimentaires saines.

La propagation rapide du virus COVID-19 a nécessité la mise en place par les gouvernements de mesures inédites comprenant plusieurs périodes de confinement, la distanciation sociale ainsi que le télétravail généralisé. Alors que nous étions plus que jamais encouragés à adopter un mode de vie sain, actif et équilibré, ces nouvelles mesures ont entraîné la fermeture de nombreuses écoles, entreprises et clubs sportifs.

Ces contraintes ont profondément bouleversé notre mode de vie (Wang, 2020), en augmentant notamment les comportements sédentaires, comme le temps passé devant un écran, et en diminuant drastiquement l’activité physique (Rogers, 2020). Une étude récente (Christofaro, 2021) menée sur 1 874 brésiliens, durant la pandémie, a évalué et quantifié les changements dans l’activité physique et les habitudes alimentaires ainsi que leur potentielle association.

Seuls 30% des participants ont pratiqué une activité physique durant la pandémie de COVID-19

En moyenne, seuls 30% des personnes suivies ont pratiqué une forme d’activité physique, et donc considérés comme actifs au cours de la pandémie. Les femmes ont notamment déclaré être plus actives que les hommes et présentaient un indice de masse corporelle plus faible.

Cet écart peut s’expliquer par les contraintes de restrictions de mouvement et de distanciation sociale imposées lors de la pandémie (fermeture de salles de sport et gymnases), ainsi que la restriction d’activités physiques comme les sports d’équipe, principalement pratiquées par les hommes. À l’inverse, l’activité physique liée aux tâches ménagères, essentiellement effectuées par les femmes, a quant à elle, augmenté.

L’activité physique étant associée à de nombreux bienfaits pour la santé, son maintien au cours de pandémies devrait être particulièrement encouragé.

Une association positive entre l’activité physique et des habitudes alimentaires saines

Au cours de la pandémie, environ 26% des participants affirment avoir consommé davantage de fruits et de légumes mais 19% déclarent avoir également augmenté leur consommation de friture et 42,5% leur consommation de sucreries.

De plus, une association positive est observée entre l’activité physique et les habitudes alimentaires, notamment pour la consommation de fruits et de légumes. Enfin, les participants physiquement actifs étaient moins susceptibles d’augmenter leur consommation d’aliments de mauvaise qualité nutritionnelle comme la friture et les sucreries.

La modification des habitudes alimentaires ainsi observée pourrait être liée au stress et à l’anxiété causés par le confinement, à l’isolement social, à la peur du virus ainsi qu’à l’éventuel stockage de nourriture pendant la pandémie.

Promouvoir la pratique régulière d’une activité physique est nécessaire pour favoriser une meilleure santé

Malgré ces observations, la conception transversale de cette étude ne permet pas d’identifier une relation de cause à effet entre la pratique régulière d’une activité physique et les habitudes alimentaires.

Le confinement et les évolutions de comportement qui y sont associées – diminution des niveaux d’activité physique et des habitudes alimentaires saines – peuvent notamment contribuer à la prise de poids et aux maladies métaboliques. A l’inverse, l’augmentation de l’activité physique pourrait réduire l’anxiété, augmenter la dépense énergétique et améliorer le métabolisme pour finalement favoriser des habitudes alimentaires plus saines.

Ainsi, cette étude fournit de nouvelles preuves concernant le lien entre activité physique et comportements alimentaires. En soulignant l’ampleur des conséquences de la pandémie du COVID-19 sur le mode de vie, ce travail soutient la nécessité de poursuivre les efforts de promotion d’une activité physique régulière pour une meilleure santé dans tous les contextes.

Basé sur : Diego GD et al. Physical Activity Is Associated With Improved Eating Habits During the COVID-19 Pandemic. Frontiers in Psychology, 12 April 2021; 12: 664568

Méthodologie
Messages clés
  • La pandémie de COVID-19 a entrainé une diminution de l’activité physique et une modification des habitudes alimentaires.
  • Pendant la pandémie, les adultes brésiliens inclus dans cette étude ont consommé une plus grande quantité de fruits, de légumes mais aussi davantage de sucreries et d’aliments frits.
  • L’activité physique était positivement associée à des habitudes alimentaires plus saines et inversement liée à une plus faible consommation de sucreries et d’aliments frits.
  • Cette association pourrait s’expliquer par le fait qu’une augmentation de l’activité physique réduit l’anxiété, augmente la dépense énergétique et améliore le métabolisme.
Références
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