Comportements alimentaires, mouvement et sommeil, quels liens ?
En bref
Découvrez cinq articles scientifiques récents issus de notre veille sur l’alimentation, la santé et la durabilité.


Des chercheurs canadiens ont réalisé une revue systématique sur l’évolution des apports alimentaires, énergétiques et en macronutriments dans 47 pays, au cours des 70 dernières années. Ce travail montre que la croissance économique conduit à une occidentalisation de l’alimentation (accroissement des apports en protéines et graisses notamment) mais qu’il existe des variations régionales dans les tendances alimentaires. De manière générale, les apports en fruits, légumineuses, noix et tubercules restent inférieurs aux recommandations dans la plupart des régions étudiées. Cette étude permet ainsi d’identifier les pays qui pourraient bénéficier de politiques nutritionnelles destinées notamment à réduire la consommation de graisses saturées et d’aliments glucidiques de moindre qualité et à augmenter la celle d’aliments favorables à la santé.

Une revue systématique de la littérature a examiné les facteurs influençant la mise en œuvre de politiques de prévention de l’obésité infantile. D’après ce travail, la réticence des parents à s’engager dans des projets de prévention, le manque de connaissances, les ressources limitées et le manque de financement et de soutien politique sont les obstacles les plus fréquemment cités. A l’inverse, les leviers identifiés comprennent la mise en place de programmes alimentaires sains dans les écoles, ainsi que la disponibilité d’installations et de ressources appropriées et peu coûteuses. Cette étude souligne ainsi la nécessité d’une coordination efficace entre les parties prenantes afin de faciliter la mise en œuvre de politiques de prévention.

Une étude britannique a évalué l’impact de six politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur la santé de la population. Pour cela, deux scénarios d’application de ces mesures ont été étudiés et comparés à un scénario de référence : l’un nécessite un “engagement équilibré” de la part des consommateurs et l’autre implique une participation plus importante de la population. D’après ce travail, l’application des politiques proposées permettrait d’améliorer la santé de la population britannique à court et moyen terme. La combinaison des six politiques permettraient notamment de réduire de manière substantielle la mortalité d’ici 2050, avec une réduction plus importante pour le scénario d’engagement généralisé.

Une revue systématique de la littérature a cherché à comprendre et à mieux définir les problématiques environnementales et de santé liées aux systèmes agricoles et alimentaires actuels. Cet article met en évidence trois écarts à combler pour un avenir durable : entre l’homme et la nature ; la science et la culture et entre le discours académique et le discours public. Ce travail suggère que l’éducation et l’innovation dans différentes disciplines sont nécessaires pour la transition vers des systèmes alimentaires plus sains et durables. A travers la présentation de résultats d’études récentes ; cette revue souligne l’ampleur des enjeux auxquels est confrontée notre société et explique pourquoi, malgré la nécessité de cette transition, celle-ci est aussi lente.

Malgré les efforts des politiques menées en milieu scolaire ces dernières années, la part d’enfants européens consommant quotidiennement des fruits est restée stable, proche de 40%. Afin d’accroître l’impact à long terme du programme Européen de distribution de fruits et légumes à l’école, une étude récente a proposé une approche systémique et intégrée des mécanismes le régissant à travers la conception d’un diagramme causal. Ce travail suggère qu’un mécanisme d’auto-renforcement par lequel les enfants se sociabilisent pendant la consommation de fruits et légumes est essentiel. Ainsi, la conception du programme européen devrait permettre aux enfants de consommer en permanence des fruits et légumes tout en renforçant leurs mécanismes de motivation.