Comportements alimentaires, mouvement et sommeil, quels liens ?

Édito

Comportements alimentaires mouvement et sommeil - édito Equation Nutrition - février 2023

L’impact direct de nos modes de vie – alimentation, activité physique, comportements sédentaires et sommeil – sur notre santé physique et mentale est connu de longue date. Ainsi, le manque d’activité physique, la sédentarité ainsi qu’une alimentation de mauvaise qualité nutritionnelle figurent parmi les quatre principaux facteurs de risque de maladies non transmissibles, elles-mêmes responsables de 74 % des décès dans le monde (OMS, 2022). Alors que certaines études suggèrent que l’activité physique pourrait être fortement associée à des habitudes alimentaires plus saines (Pavicic ŽeŽelj, 2019), des recherches émergent également sur l’association entre la sédentarité et l’alimentation ainsi qu’entre l’alimentation et le sommeil.

Ce numéro d’Equation Nutrition présente 3 études récentes visant à évaluer ces liens.

Le premier article met en évidence le rôle de l’alimentation, et en particulier des fruits et légumes, sur la qualité du sommeil. Les liens les plus significatifs sont observés chez les femmes. Les chercheurs ont, en effet, constaté une amélioration des symptômes d’insomnie et des troubles du sommeil, de la qualité du sommeil et du temps d’endormissement chez les femmes ayant augmenté leur consommation de fruits et légumes de 3 portions ou plus par rapport à celles qui n’avaient pas changé ou diminué leur consommation.

Le deuxième article analyse l’association entre l’activité physique et les habitudes alimentaires. Cette étude, réalisée durant la pandémie du COVID-19, chez les adultes brésiliens montre que les périodes de confinement ont conduit à des changements importants dans les comportements chez la majorité des jeunes adultes, . Selon ce travail inédit du fait de son contexte de réalisation, l’activité physique est positivement associée à des habitudes alimentaires plus saines (y compris la consommation de fruits et de légumes) et inversement liée à une consommation moindre de sucres et d’aliments gras.

Enfin, le dernier article évalue l’association entre les comportements sédentaires et ceux favorables à la santé. D’après les données existantes, il s’agit de la première étude à analyser le lien entre l’utilisation prolongée d’écrans – en plus de la télévision – et les habitudes alimentaires et comportements liés à la santé chez les adultes américains. Ce travail montre que des choix alimentaires moins sains et des comportements néfastes pour la santé sont associés à un temps d’utilisation des écrans prolongé.

Bien que les différentes composantes de notre mode de vie soient étroitement liées, les études évaluent actuellement leur relation avec la santé de manière indépendante. Ce constat souligne la nécessité de mener des recherches selon une approche intégrée afin de mieux comprendre les interactions.

David Thivel Professeur à l’Université de Clermont-Auvergne, France
A propos de l’auteur

David Thivel est titulaire d’un doctorat en physiologie de l’exercice et nutrition humaine (INRAE et Université Blaise Pascal, France). Il a également réalisé deux postes post-doctorats au New York Nutrition Obesity Research Center (Columbia University, USA) et au Healthy Active Living and Obesity Research Group (Ottawa, Canada).

David travaille principalement sur les adaptations métaboliques, énergétiques et nutritionnelles aux activités quotidiennes et sur les déficits énergétiques induits par l’exercice ou le régime alimentaire, notamment dans l’obésité pédiatrique. David dirige actuellement le laboratoire de recherche AME2P (Université Clermont Auvergne) et est président du Groupe Européen sur l’Obésité Infantile (ECOG).

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