Végétal, forcément synonyme de sain et durable ?
En bref
Découvrez cinq articles scientifiques récents issus de notre veille sur l’alimentation, la santé et la durabilité.


Des chercheurs argentins ont examiné les consommations alimentaires dans 3 groupes de population : enfants d’âge préscolaire, jeunes filles (10-19 ans) et femmes en âge de procréer. Sur cette base, les consommations de différentes catégories d’aliments, les apports en énergie et en nutriments dont la consommation excessive est néfaste ont été évalués. Les aliments ultra-transformés constituent plus d’un quart de l’apport énergétique total pour les trois populations étudiées. Leur consommation est associée des apports élevés en nutriments contribuant aux maladies non-transmissibles. A l’inverse, les consommations de légumes, de fruits et de légumineuses sont négativement associées à la consommation d’aliments ultra-transformés. Ce travail souligne ainsi la nécessité de mesures permettant de réduire simultanément la consommation d’aliments ultra-transformés tout en favorisant une alimentation saine et variée.

Les systèmes alimentaires actuels doivent évoluer vers plus de durabilité afin de répondre aux enjeux liés au changement climatique. Dans ce but, une étude américaine a évalué l’impact environnemental de cinq modèles alimentaires, ainsi que l’impact spécifique à chaque groupe d’aliments constituant les modèles étudiés. Les résultats indiquent que les 3 régimes omnivores contribuent le plus aux émissions de gaz à effet de serre, ainsi qu’à l’utilisation des ressources en terres et en l’eau. De manière cohérente avec la littérature existante, la viande rouge et les produits laitiers sont les groupes alimentaires identifiées comme les plus impactant pour l’environnement. En conclusion de ce travail, les auteurs invitent les autorités américaines de santé à davantage intégrer la durabilité dans l’actualisation des recommandations nutritionnelles. Ils pointent notamment la nécessité de réduire les consommations de viande rouge et produits laitiers dans la population américaine.

Une proportion importante de sujets en situation d’obésité présente une bonne santé métabolique. Afin de fournir plus de données sur cette observation, des chercheurs ont comparé le profil anthropométrique, nutritionnel et biologique de deux groupes de populations obèses : l’une présentant un syndrome métabolique ; l’autre non. D’après ce comparatif, les sujets obèses souffrant d’un syndrome métabolique présentent davantage de troubles alimentaires et de troubles du sommeil. Les sujets sans syndrome métabolique suivent quant à eux un régime méditerranéen et consomment davantage de fruits et légumes, de céréales complètes, d’oléagineux et d’oméga 3. Cette étude souligne ainsi le rôle essentiel de l’alimentation pour protéger les sujets obèses de complications métaboliques.

Afin de connaître les préférences des Hollandais sur les politiques de santé publique, des chercheurs ont réalisé une étude basée sur « la méthode des choix discrets ». Deux scénarios de politiques publiques plus ou moins intrusives ont été présentés aux participants. Les incitations financières positives, comme les subventions pour les fruits et légumes, sont considérées comme les plus pertinentes. Les taxes sur les boissons sucrées sont jugées utiles lorsqu’elles sont modérées, mais trop intrusives pour une taxation plus élevée. Trois sous-groupes de populations ont été identifiés parmi les répondants selon leur perception de l’intervention gouvernementale dans les choix alimentaires individuels : contre (17,4%) ; mitigés (26,7%) ; en faveur (55,9%). Ainsi, d‘après les auteurs, les politiques moins intrusives font l’objet d’un soutien public fort. A l’inverse, la mise en œuvre de politiques plus intrusives nécessiterait des efforts de pédagogie pour obtenir l’adhésion de la population.

Une étude récente a examiné les associations entre diverses combinaisons de comportements malsains et la mortalité. L’analyse a porté sur près de 230 000 participants issus de la cohorte UK Biobank. Sur 77 combinaisons à haut risque de mortalité, le tabagisme était présent dans 79 % des cas, la faible consommation de fruits et légumes dans 58 % et la faible consommation de poisson gras dans 53 %. De plus, ces combinaisons à haut risque sont plus courantes dans les populations défavorisées que dans les populations aisées. Ainsi, l’étude de combinaisons de comportements de santé peut permettre d’identifier des sous-populations particulièrement à risque. Les auteurs invitent à poursuivre les efforts de recherche afin de cibler les freins à la santé au sein des populations défavorisées.